Stratégie Bouguerra Soltani a essayé de prolonger davantage le suspense qu?entretient son parti depuis des mois autour de l?attitude à adopter pour la présidentielle. A coups de chiffres, le successeur de Mahfoud Nahnah a affirmé, au cours d?une conférence de presse, que le parti aura à choisir entre présenter une candidature partisane, soutenir un autre candidat ou boycotter l?élection. Mais cette éventualité est exclue de fait, sachant que le MSP n?est pas un pratiquant de la politique de la chaise vide. Selon Soltani, la tendance au sein du parti est à la présentation d?une candidature partisane. «Au terme d?une réunion des cadres du parti tenue vendredi dernier, 75 % des présents se sont prononcés pour une candidature interne, alors que 23 % ont voté en faveur de l?option d?un soutien à un candidat en dehors du parti», a révélé Soltani. Mais pourquoi le MSP continue-t-il alors à entretenir le suspense du moment que sa base, dans sa majorité, est favorable à une candidature partisane ? Pour les observateurs, une telle attitude n?a rien de surprenant venant du MSP, connu pour son art du «louvoiement» et du «wait and see». C?est dans ce registre d?ailleurs que s?inscrit son adhésion, au départ, au groupe des «dix», avant de prendre ses distances sous prétexte qu?il ne partage pas leur revendication de changer le gouvernement dont il fait partie. Un pas dans l?opposition, un autre dans le gouvernement, le MSP est resté, il faut bien le noter, fidèle à la politique de son défunt président, Mahfoud Nahnah, qui, après avoir été «empêché» par le pouvoir de présenter sa candidature à la présidentielle de 1999, n?avait pas hésité à soutenir la candidature du «candidat du consensus», Abdelaziz Bouteflika. Alors qu?il déclarait il y a quelques mois que son parti, s?il ne présentait pas de candidature partisane, soutiendrait un candidat hors du parti à condition qu?il ne fasse pas partie de l?ancien personnel politique du pays, Soltani s?est contenté d?affirmer, hier, qu?il est probable que le MSP soutienne un autre candidat. Point à la ligne. C?est dire que le soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika, issu de l?«ancien personnel politique du pays» pourtant, a gagné du terrain ces dernières semaines au sein du MSP. Il se dit ainsi que le parti islamiste est en train de négocier des postes ministériels avec Bouteflika en contrepartie d?un soutien à sa candidature. Une chose est sûre en tout cas : même s?il présente un candidat, le MSP aura contribué à disperser les voix dans le camp des islamistes. N?est-ce pas là une façon de soutenir la candidature de Bouteflika ?