Moussa Touati n'a cure de la dissidence qui a surgi au sein de son parti. La crise s'est exacerbée depuis son annonce de postuler lui-même à la magistrature suprême en avril prochain et la division de ses élus nationaux quant au vote des amendements de la Constitution lors de la réunion des deux chambres du Parlement. Le premier responsable du Front national algérien n'a donc pas abandonné son bâton de pèlerin sillonnant le pays aux fins d'évaluer le travail accompli par les élus locaux du parti, plus d'une année après leur prise de fonction. C'est à partir de Ghardaïa que M. Touati a appelé les citoyens, jeudi dernier, à s'inscrite sur les listes électorales, tout en sachant que cette opération qui a lieu chaque année a déjà été achevée en octobre. Cet appel n'a pour but, selon le président du FNA, que d'encourager les habitants de cette wilaya à se rendre massivement dans les bureaux de vote pour «une révolution et un changement par les urnes». «Le FNA aspire à un changement par les urnes pour bâtir une société homogène, fidèle aux aspirations des chouhada et de la glorieuse révolution de Novembre. Depuis la création du parti, nous militons pour un changement radical par les urnes afin d'asseoir un Etat fort, nationaliste qui préserve l'intérêt de la nation», dira M. Touati. Ces réunions qui s'apparentent à des précampagnes électorales permettent à Moussa Touati d'étouffer et de faire oublier la crise qui secoue depuis quelque temps son parti, surtout qu'il a pris la décision d'annoncer sa candidature à la magistrature sans en référer, selon ses détracteurs, à la direction collégiale du FNA. Moussa Touati est revenu lors de la rencontre de jeudi sur la révision constitutionnelle dont il dit qu'il l'aurait préférée référendaire. «L'adoption des amendements de la Constitution et approuvée par le conseil constitutionnel nous force de nous taire dans l'intérêt suprême de la nation». Touati n'en dira pas plus. En revanche, il ne tarira pas de critiques à l'endroit de la situation socio-économique du pays. «L'avenir de la jeunesse est compromis vu que notre pays ne dispose pas d'une structure économique et compte toujours sur les recettes du pétrole qui risquent de se tarir d'ici à l'an 2018.» Le conférencier ne précisera toutefois pas sur quelles bases il s'est appuyé pour avancer le tarissement de l'or noir durant l'année citée. Enfin, il a informé ses élus qu'une rencontre nationale des élus se tiendra le 18 décembre prochain. F. A.