Caracas a vécu une semaine difficile conclue, hier, par la chute du charismatique président. Tout a commencé, au début de la semaine dernière, par une grève des travailleurs du secteur pétrolier, nerf sensible de l'économie vénézuélienne. Cet arrêt de travail des pétroliers a fait tache d'huile se transformant, peu à peu, en grève générale paralysant l'administration du pays. Ce conflit social opposant les cadres de la compagnie pétrolière, PDV-SA, au gouvernement s'est rapidement converti en opposition politique au président Hugo Chavez. Ce dernier, sans doute un peu tard, a fini par désigner, jeudi, une commission spéciale devant résoudre le conflit. Cependant, celui-ci a dépassé ses revendications initiales pour devenir une contestation virulente de la politique sociale et économique du président Hugo Chavez Frias. D'importantes manifestations populaires se sont déroulées jeudi à Caracas et ont été durement réprimées par la police antiémeute. Des milliers de manifestants réclamaient la démission du président Chavez. Cependant, des «incidents» ont marqué ces manifestations au cours desquelles onze personnes, dont un journaliste, ont trouvé la mort. Dès lors, les choses vont prendre une autre envergure quand l'armée demande, à son tour, le départ du président. C'est ainsi qu'une délégation militaire conduite par le chef des forces armées, le général Lucas Rincon, s'est déplacée au palais présidentiel dans la nuit de jeudi pour appuyer la demande du «peuple vénézuélien». Comme l'indiquait, dans un message lu à la télévision, le général Rincon qui déclare: «Nous avons demandé au président de la République de démissionner, ce qu'il a accepté», ajoutant: «Nous, les membres de l'état-major militaire, déplorons les lamentables événements survenus dans la capitale hier (jeudi). Face à de tels faits nous avons demandé au président de la République de démissionner.» Tout de suite après sa «démission», le président Hugo Chavez est transféré à la base militaire de Caracas où il sera détenu au Fort Tiuna, «jusqu'à ce qu'un lieu de réclusion plus approprié soit trouvé», indique le général Efrain Vasquez. Hier, le patron des patrons vénézuéliens, Pedro Carmona, a annoncé qu'il a été désigné pour diriger un «gouvernement de transition», affirmant: «Le pays s'est exprimé d'une manière catégorique, demandant la démission du président Hugo Chavez Frias (...) Il a été décidé de former immédiatement un gouvernement de transition qu'il m'a été demandé de diriger, suite à un consensus de forces tant dans la société civile vénézuélienne que dans le commandement des forces armées.» Le peuple vénézuélien a poussé le président Hugo Chavez vers la porte, l'armée a fait le reste.