«Le Président, qui a déjà fait preuve de volonté réelle de sortie de crise, pourrait aller plus loin» . Les rumeurs persistantes colportées çà et là depuis quelques jours sur des nouvelles mesures d'apaisement que le Président de la République s'apprête à entreprendre sont les principaux sujets abordés par les citoyens dans leurs discussions aux côtés bien évidemment de l'initiative de médiation de certains intellectuels de la région. Ces mesures, qu'annoncerait le Président de la République à l'occasion du 3e anniversaire de son investiture, suscitent d'ores et déjà moult réactions partagées entre espoir et méfiance. Si d'un côté on s'accorde à dire que «tout est possible» en ce sens que «le Président qui a déjà fait preuve de volonté réelle de sortie de crise, pourrait aller plus loin», de l'autre, on n'y croit pas trop eu égard au profond fossé qui sépare les deux protagonistes. Cependant, ces rumeurs, relayées hier par certains titres nationaux, sont devenues si persistantes qu'elles sont prises dans certains cas très au sérieux par la population. Si chez bon nombre de citoyens, visiblement pressés de voir leur région renouer avec une sérénité définitive, une certaine note d'espoir ressort de leurs propos, il n'en est pas de même chez d'autres, bien acquis à la cause des ârchs, qui n'hésitent pas à qualifier cette probable initiative de «manoeuvre supplémentaire destinée à garantir l'organisation des législatives» qui demeurent, à leurs yeux, «le seul souci du pouvoir». Pour en savoir davantage, nous avons pris attache avec le collectif d'avocats chargé de la défense des détenus qui, à défaut de confirmer cette rumeur, nous ont donné leur point de vue sur le plan juridique. Pour la défense, la Constitution confère au Président de la République le droit d'amnistier. Si pour certains, l'exercice de ce droit ne peut intervenir qu'une fois le dossier clôt au risque de s'ingérer dans l'affaire, pour d'autre cela peut se faire d'autant plus qu'on prête souvent à ce procès un caractère politique. On fait plutôt état de l'absence d'ordonnance allant dans un sens qui pourrait éventuellement confirmer cette information. Concernant le dossier des délégués, «celui-ci est en cours d'instruction», nous informe un avocat. Même l'appel introduit sur le mandat de dépôt est en cours d'étude au niveau de la chambre d'accusation. Au parquet, pareille information ne peut être confirmée tant que le Président ne s'est pas prononcé. La psychose, qui s'est installée au lendemain des premières arrestations, a laissé place, depuis quelques jours, à une détente mêlée d'un espoir qui demeure toutefois conditionné à la volonté des uns et des autres pour une sortie de crise.