A ce titre, nombre d'entre eux ont été graciés dernièrement. De nombreux manifestants ont été arrêtés par les services de sécurité lors des émeutes qui ont émaillé la journée du scrutin des législatives, portant ainsi, le nombre de détenus du mouvement citoyen à plus de 170 dans la wilaya de Béjaïa. Les manifestants, interpellés récemment et dont la procédure de jugement a déjà commencé, ne bénéficieront pas de la grâce présidentielle. Des peines de trois ans de prison ferme et une amende de 10.000 DA ont été requises par le procureur de la République lors du procès qui s'est tenu dimanche dernier. Le verdict de la cour ne sera, cependant, connu que le 10 de ce mois. Seuls ceux dont le jugement définitif est intervenu avant le 21 mai, ont été concernés par cette grâce. A ce titre, ils ont été plusieurs dizaines à être graciés dernièrement. Les condamnés, rejugés par la cour d'appel de Béjaïa durant les séances des 5, 12 et 19 mai, ont déjà quitté la maison d'arrêt de Béjaïa bénéficiant, pour la plupart, de la grâce présidentielle, tout simplement d'une relaxe. Si pour les délégués, au nombre de 18, leur jugement n'interviendra qu'à l'issue de l'instruction de leurs dossiers qui est en cours, il n'en est pas de même pour les 32 manifestants jugés en appel le 26 mai. Alors que certains ont été relaxés d'autres, en revanche, ont vu leurs peines d'emprisonnement de six et 12 mois confirmées. Les 18 délégués de la CICB détenus et les manifestants arrêtés récemment ne sont, également, pas touchés par la grâce présidentielle, décidée, rappelons-le, le mois dernier par le Président de la République à l'occasion du Mawlid ennabaoui, au profit des condamnés de droit commun. Le cas des délégués de la CICB n'est, par ailleurs, toujours pas fixé par la justice. Ils attendent la fin de l'instruction de leurs dossiers pour être jugés. L'espoir de voir cette instruction intervenir dans les plus brefs délais demeure vivace au sein de leurs familles, mais aussi de toute la population. L'opinion publique n'écarte, cependant pas, l'annonce d'autres mesures d'apaisement dans un proche avenir d'où cet empressement à voir le cas de ces délégués tranché par un jugement ou une libération. A la veille d'autres événements nationaux de taille comme le 19 Juin ou encore le 40e anniversaire de l'Indépendance, le Président de la République pourrait, en effet, décider d'une autre grâce dont bénéficieraient les délégués à condition que d'ici à là leur sort soit fixé par un jugement, toutefois, ils ne sont pas libérés avant le 5 Juillet, comme le colporte, çà, et là, la vox populi. La rumeur de la libération imminente des délégués ne veut, en outre, toujours pas s'estomper. Elle est, en effet, quotidiennement alimentée par on ne sait quelle tendance. Sinon comment expliquer cette attente qui anime toujours certains délégués de la CICB et les familles des détenus. Nous avons eu à le constater mardi dernier à Béjaïa. Certains animateurs étaient convaincus de la libération des délégués détenus dans la soirée du même jour. Même si la rumeur n'a pas atteint l'ampleur de celle connue jusque-là, elle demeure, en revanche, constamment présente dans les esprits. Les membres du collectif des avocats de la défense, que nous avons contactés, ont tenu à faire état de la santé des détenus, qui, selon eux, est au top. «Ils ont un bon moral et se portent comme des charmes», nous a déclaré hier un avocat de la défense. Cette série d'arrestations puis de condamnations a vu le jour au lendemain du discours réponse prononcé le 12 mars par le Président de la République. Une vague d'interpellations des délégués et manifestants s'en est suivie dénotant la fermeté des pouvoirs publics à l'égard de la protesta en Kabylie. Les services de sécurité ont, depuis le 25 mars dernier, arrêté puis présenté devant la justice plus de 170 délégués et manifestants dans la seule wilaya de Béjaïa.