Quels sont les sites les plus visités? Autrement dit, quel est le profil de nos internautes? Une virée dans les cybercafés d'Alger nous permettra de découvrir les multiples facettes de ces endroits, à la fois lieux de loisir et de travail. Commençons par ce cybercafé situé à la rue Hassiba Ben Bouali (Alger-Centre). Là, nous avons remarqué un intérêt modeste des filles. «Ce sont des lycéennes et des universitaires. Elles viennent généralement pour faire leurs exposés et travaux de recherche», affirme le gérant. «Elles sont plus studieuses que les garçons» dit-il, avec un grand sourire. Non loin de ce lieu, en arpentant le quartier Réda Houhou, en plein centre de la capitale, un autre cybercafé ne désemplit pas, là aussi. «Les postes sont souvent occupés même pendant les heures de pointe. Les filles sont aussi nombreuses que les garçons. Quant aux sites visités, ils dépendent du niveau d'instruction des utilisateurs ainsi que de leur goût», relève le gérant. «Le chat reste en pole position. Vous savez, il y a des internautes qui cherchent à se faire des copains ou des copines. Mais il y a, surtout, ceux qui veulent établir des contacts avec leurs proches établis outre- mer, et ce à un tarif symbolique. En d'autres termes, si je vous dit qu'une conversation avec un proche résidant au Canada ou en Australie, tout au long de deux heures par exemple, ne coûtera que 200DA», indique-t-il. Toujours au sujet des sites Web les plus visités, notre interlocuteur semble bien connaître sa clientèle. A ce propos, il précise que «ce sont des diplômés de l'université, filles ou garçons». «Ils prennent carrément d'assaut les sites de l'immigration ou des universités à l'étranger. Sinon, les sites des annonces, notamment ceux des offres d'emploi restent les plus demandés», poursuit-il. Les mêmes impressions sont récoltées dans un autre cybercafé situé à la place du 1e-Mai. Sur place, Sabrina, une jeune lycéenne, affiche clairement sa satisfaction à propos de ce village virtuel qu'est l'Internet. «Pour que je puisse bien accéder à la Toile, j'épargne mon argent de poche. Ainsi, une fois par semaine je consulte ma boite e-mail, j'envoie des messages...je visite également mes sites favoris, entre autres, ceux de la mode, la variété et la musique», dit-elle avec un ton assuré. Continuons notre «cyber ballade» qui nous amènera cette fois-ci à la rue Belouizdad (Belcourt) où des pancartes placées devant les entrées des immeubles, attirent notre attention. Interrogé à ce sujet, le gérant d'un cybercafé situé au 1er étage nous indique que l'engouement reste égal à celui des autres cybercafés. Encore plus la nuit. «Pour ne pas déranger leurs familles qui sombrent dans un long sommeil, certains riverains viennent "veiller" chez nous. Il leur arrive de surfer jusqu'au petit matin», atteste le gérant. Quant à l'engouement féminin, notre interlocuteur ne le nie pas. Seulement, la nuit, la présence masculine prend le dessus. «Cela est dû, bien sûr, à nos traditions. D'ailleurs, même les vendredis, nous constatons qu'il y a beaucoup moins de femmes que de garçons» enchaîne-t-il. Un autre phénomène, qui a attiré notre attention, est celui de l'engouement des enfants, notamment les garçons pour les cybercafés. «Leur hobby ce sont les jeux vidéo de combat», témoigne le gérant d'un cybercafé situé à Meissonnier. Les mêmes impressions sont recueillies auprès de tous les cybercafés, dispersés à travers la capitale.