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Trois jours de grève contre l'indifférence
Les paramédicaux débrayent de nouveau à travers le pays
Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2008

Après une brève accalmie, le secteur de la santé est secoué à nouveau par la contestation. Le syndicat des paramédicaux, ce corps qui se dit délaissé et oublié, rouvre le bal de la protestation.
Déterminé à satisfaire les revendications des 92 000 infirmiers exerçant à l'échelle nationale, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) entame à partir d'aujourd'hui un mouvement de grève générale de trois jours. « Nous représentons les 50% des effectifs de la santé, mais nous sommes un corps malade qui ne peut prodiguer des soins de qualité », a déploré M. Ghachi, porte-parole du SAP, qui explique que cette deuxième action de protestation est un énième cri d'alarme vis-à-vis des pouvoirs publics. Nous demandons, a-t-il tonné, une amélioration de nos conditions socioprofessionnelles, une meilleure formation et une rémunération digner. » « C'est dans l'intérêt des malades que nous nous battons », clament les paramédicaux. Le SAP a décidé, à l'unanimité, d'une grève nationale de trois jours pour dénoncer une « tentative de clochardisation » de la profession paramédicale par la tutelle. Ce syndicat qui avait rejeté l'avant-projet du statut particulier des paramédicaux accuse le ministère de tutelle de fermer toutes les voies de la négociation, du dialogue et de jouer la carte de la menace pour démobiliser les contestataires. Aujourd'hui, M. Ghachi est persuadé que la grève sera suivie massivement. « Ni les menaces de ponction sur salaire, encore moins le recours à la justice pour déstabiliser les fonctionnaires n'altèrent notre détermination à nous faire entendre », a souligné notre interlocuteur. Les paramédicaux demandent des augmentations permettant à un infirmier de sortir en retraite avec un salaire décent. « Une prime de 3000 DA pour un infirmier qui ne touche même pas 15 000 DA et ayant plus de 20 ans d'expérience est une insulte », déclarent avec un profond désarroi les infirmiers. De l'avis de M. Ghachi, il est impossible pour un paramédical de prendre en charge vingt malades, alors que la norme internationale stipule que pour trois malades il faut un infirmier. « En Algérie, l'infirmier est livré à lui-même. On lui demande de prendre en charge 20 malades et on lui donne un salaire d'à peine 10 000 DA. Lorsque nous revendiquons nos droits, le ministre de tutelle nous accuse de tous les maux », a condamné M. Ghachi. « Nous ne sommes pas des figurants. Nous sommes des partenaires sociaux incontournables. Le gouvernement doit nous reconnaître ce statut ou alors il devra nous retirer notre enregistrement et ne plus parler de syndicats autonomes pour une consommation externe », ont soutenu les animateurs de ce mouvement. Rappelons que la grève de trois jours (17,18 et 19 février) décidée par le SAP a été suspendue par décision de justice de la chambre administrative de la cour d'Alger pour « défaut de dépôt du préavis de grève aux inspections des wilayas du travail » et ce après une plainte déposée par le ministre de la Santé. Toutefois, cette action initiée pour la première fois a été une réussite totale et l'enclenchement de la machine judiciaire n'a fait qu'attiser la flamme des protestataires qui comptent reproduire aujourd'hui cette démonstration de force. « Nous avons respecté la procédure légale en déposant, il y a une semaine, un préavis de grève. Le gouvernement doit savoir que les mesures d'intimidation ne nous feront pas peur, car nous n'avons plus rien à perdre », fera remarquer M. Ghachi

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