L'Afrique est le seul continent à disposer d'une organisation représentative en matière d'énergie. Les pays africains semblent déterminés à conjuguer leurs efforts pour aboutir à un développement durable en matière d'énergie. 21 ministres africains chargés de l'Energie étaient présents hier, à la conférence pour le lancement de l'Afrec tenue hier à l'Hôtel El Aurassi. Cette organisation est susceptible de créer un espace de coopération entre les pays membres. «Le nombre de ratifications atteint à ce jour est de 23, ce qui est réconfortant», a rassuré Chakib Khelil. «Il permet ainsi une coopération énergétique», a-t-il ajouté. Le Nigeria qui est le plus grand producteur de pétrole à l'échelle africaine n'a pas encore signé la convention de ratification. M.Khelil a expliqué, lors de la séance de clôture, que l'adhésion à l'organisation n'est pas une condition pour participer aux projets gérés par la structure. De ce fait, même les pays qui ne sont pas membres peuvent participer activement aux activités de l'Afrec. L'Union africaine assurera, en partie, le financement de l'organisation, le reste sera apporté par les pays membres. «L'Union africaine n'économisera aucun effort pour soutenir l'Afrec», a affirmé Bernard Zoba, commissaire chargé des infrastructures et de l'énergie à la Commission de l'UA. Désormais, la jeune organisation est en mesure de déployer ses ailes et de voler dans le monde entier. Quant au choix de l'Algérie pour abriter l'Afrec, Hussein Elhag, président de l'Organisation, a expliqué, en marge de la conférence, que le choix a été recommandé par la grande majorité des ministres africains. «L'Algérie dispose d'une situation énergétique favorable pour le déploiement de l'organisation», a-t-il affirmé. Quant à la création d'une organisation qui assure l'activité du secteur de l'énergie, elle a été reprise du modèle de l'organisation de la Commission européenne, qualifié d'indispensable. «L'Afrique est la seule région qui ne dispose pas d'une organisation représentative en matière d'énergie», a-t-il déclaré. La situation énergétique en Afrique passe par une phase préoccupante. Les changements climatiques, l'incapacité de satisfaire la demande des peuples, l'avidité des multinationales pour l'exploitation des ressources énergétiques sont tous des facteurs perturbateurs. Une organisation capable de défendre les intérêts du continent s'avère donc d'une grande importance. L'Algérie, dont le secteur connaît une certaine stabilité, parrainera l'organisation. Si l'Afrique fait partie des grandes régions productrices d'énergie, elle est, en revanche celle qui en consomme le moins. Les Africains utilisent les sources traditionnelles d'énergie tels que le bois et le charbon à 50%. L'Afrec se propose de faire de son mieux pour garantir un meilleur accès à l'énergie aux Africains. Par ailleurs, Jean-Yves Garnier, le représentant de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), a indiqué que la demande de pétrole se maintiendra dans les mois à venir. Il a justifié sa thèse par les faibles capacités de production excédentaires qui servent à alimenter les réserves des grands pays consommateurs. Cette déclaration vient à l'encontre des déclarations de beaucoup d'experts économiques qui misent, quant à eux, sur la baisse de la demande.