Des experts nationaux et étrangers travailleront sur un échantillon de 20.000 jeunes issus de plusieurs régions du pays. Une enquête nationale sur la progression de la toxicomanie sera prochainement lancée. C'est ce qu'a indiqué le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, M.Abdelmalek Sayeh, lors d'une conférence tenue, dimanche à Alger, sur la politique sectorielle de la prise en charge de la jeunesse. L'objectif de cette opération est d'évaluer la gravité de la toxicomanie, et l'élaboration d'une politique nationale de lutte en la matière. L'enquête s'élatera sur une période de cinq à six mois. Elle sera menée par une équipe «d'experts, nationaux et étrangers. Ils travailleront sur un échantillon de 20.000 jeunes issus de plusieurs régions du pays», précise l'orateur Pour un bon déroulement de l'enquête, le même responsable assure que «l'Etat a mis tous les moyens à la disposition des enquêteurs». Ainsi, une enveloppe de 18 millions de dinars sera dégagée par le gouvernement pour le lancement de cette recherche, a-t-il ajouté. Dans le même sillage, M.Sayeh a averti que «le pays se trouve aujourd'hui confronté à un ensemble de facteurs qui risquent de faciliter le développement des réseaux de trafic de drogue, au sein de la société.» Ces réseaux, selon les propos du conférencier, sont toujours en connexion avec les autres crimes, tels que les délits organisés, le trafic d'armes et le blanchiment d'argent. A cet effet, le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, a plaidé «pour la création d'un climat de dialogue entre la jeunesse et les institutions de l'Etat, fondé sur la confiance». Cette opération permettra, selon l'orateur, de faire face aux dangers de la drogue et ses répercussions sur la santé de nos jeunes, et la stabilité de la société. Abdelmalek Sayeh a rappelé que 16,5 tonnes de cannabis ont été saisies en Algérie en 2007. Ce chiffre a triplé par rapport à l'année 2005. «Cette hausse démontre que le pays est confronté à un problème majeur et à un danger imminent», a-t-il précisé. L'interlocuteur regrette que l'Algérie soit passée de zone de transit à un pays consommateur. Cependant, il a appelé les instances concernées à sensibiliser les jeunes, afin qu'ils évitent de consommer les différents sortes de drogue. Pour les régions du pays où le trafic de drogue prend de l'ampleur, M.Sayah a indiqué que «50% du trafic se fait dans les zones de l'Ouest». Par ailleurs, il affirme que «les jeunes âgés entre 18 et 25 ans représentent 43,5% des consommateurs de drogue, et que la tranche 25-35 ans en constitue 38%.» Cela est dû sûrement au nombre important d'enfants (plus de 500.000), qui quittent l'école prématurément pour rejoindre la rue où les guette la toxicomanie. Selon les statistiques de la Gendarmerie nationale, plus de 10.000 affaires de trafic de stupéfiants ont été traitées durant ces dix dernières années. Le phénomène le plus répandu est celui de l'inhalation des solvants organiques comme la colle, les aérosols, l'éther et l'acétone disponibles dans les magasins à des prix accessibles.