Des structures de coordination entre les ministères et les différents intervenants concernés par l'emploi de jeunes seront créées. Une «bonne» nouvelle pour les chômeurs, si toutefois les déclarations des responsables arrivent à les convaincre. «Le gouvernement travaille sur une nouvelle stratégie pour mieux faciliter l'accès des jeunes à l'emploi», a annoncé Abdelaziz Belkhadem, chef de l'Exécutif. Intervenant à la clôture de la Conférence nationale sur la politique sectorielle de la prise en charge de la jeunesse, Belkhadem précisera que cette stratégie vise à «faciliter tant l'accès à l'emploi salarié qu'à l'emploi pour propre compte, en simplifiant, notamment, les procédures et les conditions d'éligibilité aux différents dispositifs». Par la même occasion, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, fera savoir que la mouture finale de ce projet baptisé «Nouvelle stratégie globale de la lutte contre le chômage et de promotion de l'emploi» sera soumise au gouvernement dans le courant de cette semaine. Le ministre expliquera que la stratégie en question concerne le secteur économique, créateur de richesses et d'emplois, ainsi que le soutien à la formation des jeunes en vue de leur intégration dans le monde du travail. Ce projet, ajoutera Louh, prévoit également la mise en place de nouvelles propositions visant à simplifier les procédures relatives à l'Agence nationale de l'emploi et au financement des projets de jeunes. Rappelons à cet effet que le ministre du Travail avait annoncé, juste après le transfert du dossier emploi à son département, il y a près de deux mois, que les dispositifs de création d'emploi vont être revus aux fins de les rendre plus efficaces. Lesquels dispositifs, gérés auparavant par le ministère de la Solidarité nationale, ont été vivement critiqués par les spécialistes en la matière et les jeunes en quête de boulot. Citons, en ce sens, le contrat de pré-emploi (CPE), considéré comme un véritable «outil de précarisation de l'emploi». Des dizaines de milliers de diplômés universitaires se sont retrouvés dans des structures économiques et administratives qui les exploitaient gratuitement. Car même les 8000DA fixés comme salaire pour ces jeunes diplômés sont financés par le département de Ould Abbès. En 2005, le ministre de la Solidarité nationale avait recensé 105.000 bénéficiaires des contrats de préemploi. La majeure partie de ces «bénéficiaires» attendent toujours leur recrutement dans des postes similaires à ceux qu'ils occupaient depuis des années. Au niveau de l'Ansej et de l'Angem, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes des chômeurs ni même de leurs initiateurs. Les progrès initiés par ces deux dispositifs, qui ont permis la création de milliers d'emplois, ont été entravés au niveau des banques qui refusent souvent d'accompagner les jeunes promoteurs dans leurs projets. Tayeb Louh a annoncé, à ce sujet, la création de structures de coordination entre les ministères et les différents intervenants concernés par l'emploi de jeunes.