Renforcement des effectifs par le recrutement de cadres et techniciens spécialisés dans l'approche des problèmes de l'emploi, dotation en équipements spécifiques aux activités, mise en place de structures adaptées à la mission sont les actions que se prépare à entreprendre l'Agence nationale de l'emploi à Annaba (ANEM). Elles sont destinées à mettre cette institution au diapason des objectifs qui lui ont été fixés par la loi 04/19. C'est dans ce cadre que sera lancée incessamment une opération de contrôle des chantiers du bâtiment et autres unités de petites et moyennes industries. Des prérogatives attribuées à l'ANEM, celle portant élaboration d'un programme portant étude des stratégies à mettre en application dans le cadre de la lutte contre le chômage. A Annaba, les responsables de cette agence sont déjà à l'œuvre. Ils planchent sur les initiatives locales en faveur de l'emploi. Il ressort de leurs premières approches, la priorité à accorder au soutien des actions mises en œuvre par des opérateurs directs. Particulièrement, celles construites et conduites en partenariat ou avec le soutien des principaux acteurs (organismes du service public de l'emploi, les institutions financières, les banques). Pour les initiateurs de l' ANEM Annaba, ces actions devraient esquisser des réponses novatrices à la question de l'emploi. Partant des expériences vécues par d'autres organismes comme la Caisse nationale du chômage (CNAC), l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ), ANGEM, ils ont brassé large. Dans leur esquisse, l'on a décelé des formules portant création de coopératives de jeunes, micro-entreprises…, le montage financier, la nécessaire combinaison entre les ressources non monétaires et celles non monétaires ou relevant de financements publics. « L'apport de notre organisme agit comme un élément dynamique pour donner l'impulsion initiale favorisant l'éclosion d'une bourse de l'emploi. Cette dernière doit être apte à se pérenniser grâce à une prise en charge par d'autres partenaires. Une impulsion dont l'impact sur l'emploi est à apprécier dans la durée, qu'il soit directement quantifiable ou analysé en termes de retombées indirectes », considère M. Cherif Nadji, le directeur de l'emploi de la wilaya de Annaba. D'où cette tendance des cadres et techniciens chargés des études préliminaires destinées à une meilleure prise en charge de l'emploi. Il s'agirait, entre autres, de privilégier les initiatives visant à la pérennisation des emplois créés ou des actions mises en œuvre. L'action que beaucoup estiment être novatrice de l'ANEM Annaba devrait donner une nouvelle dimension au dossier de l'emploi. Elle part sur la base d'une cohérence millimétrée des objectifs à atteindre dans la lutte contre le chômage. Ce regain d'activité au niveau de l'ANEM n'est pas fait pour plaire à de nombreuses communes. Les élus des communes de Berrahal, Chorfa, Tréat, El Hadjar, Sidi Amar, Aïn Berda, Oued El Aneb, El Eulma, Chorfa, Tréat et El Hadjar donnent l'impression qu'ils ne sont pas concernés par le combat que livre l'ANEM dans sa lutte contre le chômage. A Sidi Amar où l'on compte 13.000 chômeurs sur une population de 70.000 habitants, ces élus n'ont toujours pas recrutés les 100 jeunes dans le cadre de l'opération « Blanche Algérie ». Cette commune avait été plusieurs fois perturbée par des manifestations de jeunes chômeurs. Ils réagissaient à leur non-recrutement par Mittal Steel qui leur aurait préféré des travailleurs d'autres horizons. Ces jeunes mécontents ignoraient que leur commune disposait et dispose toujours d'une enveloppe pour le financement des 100 postes au salaire mensuel de 10.000 DA avec un contrat de travail à durée indéterminée au bout d'une année de travail. « Il a été prévu de recruter 100 jeunes dans le cadre de l'opération Algérie Blanche initié par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Les jeunes ne se sont pas inscrits dans cette démarche dans une commune où le taux de chômage est très élevé », a précisé M. Nadji. Même si d'autres alternatives sont proposées, l'on ne s'intéresse qu'aux recrutements de la société indienne de sidérurgie Mittal Steel. Les 300 jeunes recrutés en 2005 ont tous été confirmés à leur poste à l'échéance du contrat de travail dont ils avaient bénéficié auprès de l'ANEM. Cette expérience réussie n'est pas passée inaperçue. D'où l'effervescence qui a gagné la population juvénile en âge de travailler de Sidi Amar à l'annonce d'un autre recrutement pour un même nombre de postes à pourvoir. Mais faudrait-il qu'ils puissent disposer préalablement du contrat de travail du ministère de la Solidarité et répondre aux critères définis pour les postes de travail ciblés. « Sur les 20.000 chômeurs que compte la daïra d'El Hadjar, 13.000 sont de Sidi Amar. C'est pourquoi cette autre opération de recrutement de 300 agents que vient de lancer la société Mittal Steel implantée sur le territoire de notre commune fait l'objet de nombreuses candidatures », avoue M. Messaoud Bousbaa, coordinateur des jeunes. Malgré le nombre très réduit du quota de contrats de travail dont elle a bénéficié de la tutelle, l'ANEM Annaba prospecte d'autres possibilités sur le marché du travail. Sous l'impulsion de sa jeune équipe, elle tente de se donner les moyens de répondre aux attentes de ses deux publics ciblés, les entreprises et les demandeurs d'emploi. « Il s'agit d'un véritable travail de consultation des acteurs locaux qui a été mené en préalable à l'élaboration d'une carte de l'emploi. C'est une démarche qui part du besoin et qui complète tout ce qui a été fait dans le cadre de la lutte contre le chômage. Nous agissons de plus en plus sur les bassins de l'emploi. Nous savons pertinemment qu'en la matière ce qui vaut dans un secteur est erroné ailleurs. Donc l'important est de se servir d'une expérience mais pas forcément la reproduire. Les actions doivent être menées sur des espaces pertinents », estime le directeur de l'ANEM. Il a par ailleurs ajouté : « Cela signifie un changement radical de méthodologie, de moyens mis à la disposition des entreprises et des demandeurs d'emploi. Aujourd'hui, je peux dire que l'ANEM fonctionne comme une véritable entreprise en optimisant ses ressources et en organisant son fonctionnement sur les objectifs à atteindre. »