Elles se sont pourvues en cassation et veulent que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Le scandale de l'héparine périmé qui avait défrayé la chronique à Tlemcen, revient à la Une, ces derniers jours, après que la Chambre d'accusation du tribunal criminel de Tlemcen eut prononcé, le 9 avril, un non-lieu dans l'affaire d'homicide involontaire où étaient mises en cause 9 personnes. Quant au volet concernant la distribution de produits périmés, le tribunal aura à rendre son verdict le 18 mai prochain. Tout avait commencé le 28 février 2001, quand les parents d'une patiente diabétique l'ont emmenée aux UMC du CHU pour des analyses demandées par son médecin traitant. On procède à son admission au service pour des analyses. Mais le médecin présent sur les lieux ordonne son hospitalisation pour un infarctus du myocarde. Sur place, on lui injectera des doses d'héparine. Mais quelques heures plus tard une hémorragie la fera sombrer dans le coma avant de décéder. Sa famille constatera alors que le flacon contenant le médicament avait une date péremption de septembre 2000. Forte de cet indice, sa famille dépose plainte au tribunal de Tlemcen. Cette mort suspecte alertera les familles de douze malades décédés, qui avaient, eux aussi, reçu des injections d'héparine. Les éléments de l'enquête déclenchée par la police judiciaire concluront à l'existence d'un lot de 194 flacons de 25 ml périmés et stockés dans les magasins du CHU de Tlemcen. Ce fait paraît pour le moins bizarre au regard des dispositions de la loi qui, pour éviter ce genre de situation, avait prévu des mécanismes pour la destruction des stocks de médicaments périmés. C'est ce qui pourrait se traduire par une manoeuvre frauduleuse qui aurait consisté en une transaction ou un troc d'un stock nouveau contre un produit périmé. Les familles des victimes se sont pourvues en cassation et veulent que toute la lumière soit faite sur cette affaire qui ressemble, en plusieurs points, à celle du Rouvax qui avait tué les nourrissons de Oued El-Abtal. La question qui se pose aujourd'hui à Tlemcen est celle de savoir comment des médecins, spécialistes de surcroît, ne se sont pas rendu compte de cette anomalie qui a entraîné mort d'homme et qui a plongé le CHU dans un scandale dont il n'avait nullement besoin.