Le procès de l'ex-wali d'Oran, Bachir Frik, devrait s'ouvrir en appel demain à la cour d'Alger. La chambre d'accusation près la même juridiction, quant à elle, doit se prononcer dans l'affaire dite des 22 milliards de la BNA le même jour. Et ce, sous réserve du maintien du programme initial prévu avant la protestation de dix jours des avocats inscrits au barreau d'Alger. La cour d'Alger reviendra à un rythme normal de ses activités aujourd'hui après plus de dix jours de perturbation. Les avocats, eux, reprennent le chemin des salles d'audience. La cour a un plan de travail chargé avec l'ouverture de la session criminelle ordinaire retardée pour cause de protestation des robes noires. Demain, la juridiction devrait ouvrir une nouvelle fois et sous une nouvelle composante du tribunal criminel le procès de révision de l'affaire dite Bachir Frik, l'ancien wali d'Oran. Ce dossier avait fait couler beaucoup d'encre durant le mois d'avril 2005 au moment de son premier examen par le tribunal criminel dans les anciens locaux de la cour à Abane-Ramdane. Au banc des accusés figuraient l'ancien responsable de la wilaya, Bachir Frik, les directeurs locaux de l'OPGI, Chaâbane Makhloufi, de l'Agence foncière, Tayeb Laoufi, des domaines, Balasse Hacène, et le docteur Bouarfa. Les auditions ont été axées sur l'implication des cinq accusés dans des opérations de détournement de foncier à des fins personnelles ou pour des proches. Seul le docteur Bouarfa a été acquitté en première instance. L'ancien wali avait été condamné par le tribunal criminel à 8 ans de prison ferme pour, entre autres, détournement de biens publics et dilapidation du foncier durant son mandat en tant que premier responsable de la wilaya d'Oran. La même peine a été retenue à l'encontre de Laoufi Cheikh Tayeb, l'ex-DG de l'Agerfo. Les deux ex-fonctionnaires ont été condamnés respectivement à cinq et trois ans de réclusion criminelle. Ce nouveau procès intervient après que la Cour suprême eut décidé le renvoi de l'affaire au niveau d'Alger. La procédure de cassation avait duré près de dix mois. Bachir Frik est en prison depuis cinq ans, lui et ses proches n'ont cessé de clamer son innocence. L'autre affaire qui focalise l'attention actuellement est celle du scandale financier de la BNA qui aurait coûté au Trésor public près de 22 milliards de dinars. Il reviendra à la chambre d'accusation de la cour d'Alger de confirmer ou d'infirmer les chefs d'inculpation retenus par l'instruction. Abderrahmane Achour est présenté comme l'un des principaux responsables de détournements ayant eu lieu entre 2002 et 2005. Il avait été extradé en compagnie de deux autres accusés du Maroc où il avait trouvé refuge avant d'être arrêté dans le cadre de l'exécution d'un mandat international délivré par la justice algérienne. Une inspection interne de la banque publique avait fait éclater le scandale avant d'être confirmée par une autre procédure d'investigation diligentée celle-ci par la police judiciaire. Elle mettra à nu un vaste mouvement de fonds, à l'origine douteuse, entre trois agences locales, Koléa, Cherchell et Bouzaréah. Durant trois ans, de 2002 à 2005, des responsables de ces trois succursales ont accordé des crédits à des hommes d'affaires et à des industriels qui, visiblement, ne pouvaient se prévaloir de la moindre garantie de remboursement. Pendant trois ans, leurs comptes, qui appartenaient selon les premiers éléments de l'enquête à des sociétés-écrans ainsi qu'à des entreprises fictives, étaient régulièrement alimentés sans la moindre garantie et avec la complicité des responsables de l'établissement. Il faudra attendre l'arrêt de la chambre d'accusation et les éventuelles procédures de cassation pour en savoir plus sur cette affaire. Samar Smati