La situation est aujourd'hui inextricable, comme l'a voulu Ariel Sharon. L'impasse au Proche-Orient est totale! le moins qui puisse être dit en l'occurrence est que Sharon a atteint son objectif qui avait toujours été de rendre impossible le dialogue israélo-palestinien et, partant, l'instauration d'une paix négociée. C'est le chef du gouvernement sortant israélien qui a été à la base de l'échec, (notamment de la réunion de Taba -en Egypte) du processus de paix au moment où les négociateurs israéliens et palestiniens étaient sur le point d'aboutir à un accord. Avec les surenchères terroristes de part et d'autre, où les victimes sont encore et toujours les civils palestiniens et israéliens, Sharon, -assuré de succéder à lui-même lors des élections du 28 janvier prochain-, jubile. Il a ainsi consommé la rupture entre les deux parties, israélienne et palestinienne, laissant la voie libre à la seule force militaire pour solutionner un contentieux essentiellement politique. Chaque mort au Proche-Orient, que cela soit en Israël ou dans les territoires occupés, est une mort en trop. Cependant, la politique appliquée par Sharon ne peut se développer que dans le sang des innocents. C'est en cela que quelque part, la communauté internationale et les Nations unies, pour n'avoir pas su ou pu traiter l'Etat hébreu sur un pied d'égalité avec les autres nations du monde, et prévenir ses exactions, se sont mises dans la situation de complices du boucher de Sabra et Chatila qui a commis les plus atroces crimes contre le peuple palestinien. M.Annan, suite au double attentat contre des cibles israéliennes, s'est, à nouveau dit «consterné». Toutefois il faut bien relever que l'ONU a été, jusqu'ici, incapable, ou mise dans l'incapacité, d'honorer ses responsabilités envers le peuple palestinien victime d'un déni de justice et de droit. Les Nations unies ont reculé en avril dernier après les massacres de Jénine renonçant, sous la pression d'Israël et des Etats-Unis, à établir les faits sur ce qui s'est passé dans les camps palestiniens soumis aux exactions de l'armée d'occupation israélienne. Ainsi la commission d'établissement des faits votée par le Conseil de sécurité n'a pu accomplir sa mission. L'impuissance de l'ONU s'est aussi révélée dans son incapacité de protéger les civils palestiniens et israéliens et ce, parce que les gouvernements israéliens successifs, et singulièrement celui d'Ariel Sharon, ont toujours refusé le déploiement d'une force d'interposition entre les belligérants palestiniens et israéliens, et d'observateurs de l'ONU dans les territoires palestiniens occupés. Or, depuis l'arrivée de Sharon à la tête du Premier ministère israélien, Israël a été coupable de maintes violations des droits humains envers les Palestiniens parqués dans des camps, soumis au couvre-feu et quasiment en état de siège, depuis près de deux ans, de même qu'ils subissent un drastique blocus économique, outre les violations du droit international que commet quotidiennement l'armée israélienne d'occupation. Et c'est à l'Autorité palestinienne assiégée, sans réel pouvoir, à ses services de sécurité, désarmés, que l'on exige de lutter contre le terrorisme. Chaque jour l'armée israélienne détruit les maisons et les infrastructures palestiniennes, réduisant la population palestinienne à l'état de sous-genre humain, face au mutisme et au silence honteux de la communauté internationale et à l'impuissance des Nations unies. Le chaos actuel au Proche-Orient a été voulu et provoqué par Sharon qui semble être le seul à savoir où il veut aller alors que la communauté internationale continue à se voiler la face. Tant que le déni de droit dont sont victimes les Palestiniens subsiste et tant que les Nations unies ne prennent pas leurs responsabilités pleines et entières en exigeant d'Israël l'application des résolutions du Conseil de sécurité, toujours en souffrance, telles les résolutions 242 et 338, qui peuvent ouvrir des perspectives de paix pour la région, il est peu probable que la situation évolue vers le mieux.