Ils réclament la révision de la grille des salaires et dénoncent leur marginalisation du débat social. Différents secteurs de la Fonction publique risquent d'être paralysés aujourd'hui. Les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires et les universités seront de nouveau touchés par la grève nationale de trois jours initiée par la Coordination des syndicats autonomes. La coordination des adjoints de l'éducation a rejoint le mouvement de protestation. Le Conseil des lycées d'Alger a également exprimé sa solidarité avec la coordination. L'appel de ces organisations syndicales annonce un durcissement du front social sur fond de hausses répétées des prix des produits alimentaires. La coordination se mobilise ainsi pour obtenir l'amélioration du pouvoir d'achat. Les syndicats réclament la révision de la grille des salaires qualifiée de «supercherie». Le porte-parole de la coordination, M.Meziane Meriane, estime que le statut général de la Fonction publique censé améliorer les conditions socioprofessionnelles des fonctionnaires n'est qu'un «leurre». Et d'ajouter qu'aucun syndicat n'est satisfait des statuts élaborés. «Cette situation engendrée par la promulgation du nouveau système de classification et de rémunération des fonctionnaires ne réhabilite nullement le Pest et le fonctionnaire», lance-t-il. La coordination dénonce également l'absence de dialogue. Pour M.Meziane Meriane, cette action de protestation intervient suite au mutisme affiché par les pouvoirs publics à l'égard des revendications exprimées par la coordination et l'exclusion des partenaires sociaux du débat social. «Le débrayage est décidé face au mépris affiché par les pouvoirs publics envers les syndicats autonomes et vu qu'aucune réponse n'a été, à ce jour, donnée à nos revendications», avait indiqué Meziane Meriane lors d'une conférence de presse. Pour le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) qui fait partie de la coordination, les réformes engagées dans le secteur de la santé ne sauraient aboutir sans une prise en charge «réelle» des doléances des professionnels de la santé. «Depuis quelques années, l'Etat est en train d'investir beaucoup d'argent pour la modernisation des structures de santé et dans l'acquisition de matériels modernes, mais peu de moyens, en revanche, ont été consacrés aux professionnels de la santé», avait souligné le Dr Yousfi, président du syndicat qui rejette le statut du praticien spécialiste. La coordination menace de radicaliser le mouvement en optant soit pour une grève illimitée soit pour une grève cyclique. Elle interpelle aussi la classe politique à réagir devant l'ébullition sociale. A souligner que ce mouvement de protestation est le deuxième du genre pour la coordination, après celui du 15 janvier dernier qualifié par ses initiateurs de «réussite historique».