Le constat est peu reluisant. Les villes algériennes réputées, jadis, par leur propreté sont de plus en plus polluées. Les conséquences sont immédiates. S'exprimant samedi dans ce sens, Mme Benhaddadi Kahina, chargée de la cellule de communication à l'Agence nationale des déchets (AND) relevant du département de l'aménagement du territoire, de l'environnement et du tourisme, a déclaré que 8,5 millions de tonnes de déchets doivent être traitées. Plus précise, la responsable a affirmé que l'urgence concerne les 1,5 million de tonnes de déchets industriels. Vu les dégâts néfastes qu'ils engendrent pour l'environnement et pour la santé des citoyens, il est plus qu'urgent de procéder à leur tri, à leur valorisation, leur recyclage ou simplement leur élimination totale. En sus du statut de l'Algérie qui passe d'un pays agricole à celui d'un «semi-industrialisé», le facteur humain s'arroge la belle part de cette atteinte. Preuves à l'appui, l'oratrice a précisé lors de son intervention, chaque individu produit 0,75kg de déchets ménagers au niveau des grandes villes. Ce chiffre est de l'ordre de 0,50kg dans les villes de moindre densité. Ce manque de civisme, dont fait preuve le citoyen, est lié à plusieurs facteurs. L'école et la famille se sont montrées impuissantes dans leurs missions. La prise en charge de ces déchets peut s'avérer, en termes pécuniaires, très concluante. A cet effet, Mme Benhaddadi a indiqué que 760.000 tonnes de ces «résidus» en papier, en plastique (notamment les boîtes de conserve) ou en métal peuvent être valorisées. Une opération dégage un bénéfice financier de 3,5 milliards de dinars au Trésor public, a estimé la responsable de l'AND. S'agissant des différentes mesures prises pour l'amélioration de la collecte des déchets ménagers, l'experte a souligné le rôle de l'AND, mise en place en 2002, et officiellement lancée en 2005. La tâche de cette agence a été bien déterminée. Mme Benhaddadi a précisé que le développement de l'opération de collecte, de transport, de traitement, de valorisation et de tri des déchets ainsi que l'accompagnement des collectivités locales dans cette action, constituent des priorités. Dans cette optique, l'experte a évoqué le projet du système Eco- collecte mis en place dans cinq villes pilotes qui sont Staouéli, Annaba, Tlemcen, Ghardaïa et Djelfa. «La mise en oeuvre de ce projet a été lancée en collaboration avec l'agence de coopération technique allemande GTZ», a-t-elle souligné. Et de poursuivre que la collecte connaîtra, en collaboration avec la société allemande Géoplan, ses premiers débuts au mois d'octobre prochain à Staouéli. Quelles sont les mesures devant être prises pour réussir ce projet? Allant dans ce sens, Mme Benhaddadi préconise des moyens d'une technologie assez développée tels que le transport et la construction de centres d'enfouissement technique. «Sur 80 centres lancés, 20 sont déjà opérationnels», a précisé l'experte. Quoique, plusieurs déficiences ont été relevées. Des défis pour le département de M.Chérif Rahmani. «Il existe encore 3000 décharges sauvages sur une surface de 150.000 ha au niveau national», a révélé Mme Benhadadi.