Le taux de la population carcérale féminine est pratiquement insignifiant. La population carcérale féminine est estimée à 880 détenues. Ce chiffre relativement faible a été annoncé par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. «Ces prisonnières ouvrent de droit à des formations ou à suivre leur scolarisation», a déclaré le ministre dans une allocution prononcée hier, lors d'une cérémonie organisée au sein du ministère de la Justice. A propos des causes de leur détention, le ministre a précisé que les causes ne sont pas graves. «Leurs infractions n'étaient pas vraiment graves», a-t-il ajouté. C'est l'une des rares fois où le nombre des femmes détenues a été rendu public. Il va sans dire que l'emprisonnement des femmes est un grand tabou en Algérie comme dans les pays arabes. Aussi, le nombre de 880 femmes détenues est loin de refléter la réalité sociale. Il renseigne aussi quelque peu sur la rectitude de la femme algérienne et son respect de la loi. Car dans une population estimée à 33 millions d'habitants et dont la majorité est constituée de femmes, le taux de la population carcérale féminine est pratiquement insignifiant. Cette cérémonie a été organisée à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme. C'est cette occasion qu'a choisie le chef de l'Etat pour annoncer une grâce à l'endroit des femmes qui ont été jugées. Au sujet des prisonniers de Guantanamo, le ministre a affirmé que «la loi est au-dessus de tous». Une déclaration pour le moins surprenante. Le dossier des prisonniers de Guantanamo traîne depuis maintenant trois ans et rien ne se profile à l'horizon. Le ministre n'a pas soufflé mot sur les résultats de la commission des 17 hauts responsables algériens qui se sont déplacés à Guantanamo. Pourtant, dans sa déclaration datée le 2 mars, le ministre a affirmé que «l'Algérie est prête à rapatrier 17 de ses ressortissants détenus sur la base américaine de Guantanamo et accusés de terrorisme après les attentats de New York du 11 septembre 2001». Il a précisé que l'identité algérienne de ces détenus avait été confirmée par une délégation algérienne de «haut niveau» qui s'était déplacée à Guantanamo, à une date qu'il n'a pas indiquée. «Il s'agit bien d'Algériens, au nombre de 17, s'exprimant dans un parler algérien», a-t-il assuré. M.Belaïz a indiqué que parmi les 17 détenus, ceux qui tombent sous le coup de poursuites judiciaires seront jugés par les tribunaux algériens et que «ceux qui ne sont pas passibles de poursuites par la justice algérienne, retourneront auprès de leurs familles». Le ministre algérien a éludé une question sur le souhait des Etats-Unis de «conclure un accord avec l'Algérie» permettant le retour de ces détenus. Il l'a qualifiée de «simple demande» américaine qui n'aurait pas été acceptée pour l'instant par Alger.