Le club algérois est, surtout, victime d'un diktat de la part de ses joueurs. Une défaite de plus et c'est la crise qui perdure au sein de l'USM Alger. Le club algérois a, certainement, signé son élimination de la Ligue des champions arabe en se faisant battre, lundi après-midi, au stade de Bologhine, par le club syrien d'Ettalea. Et l'USMA est bien, officiellement, éliminée de cette compétition, en dépit de tous les calculs qui prennent pour base de départ une victoire des Rouge et Noir à Casablanca dans 15 jours face au WAC. Dans tous les cas de figure (match nul dans le match Ettalea-El Djeïch, victoire d'Ettalea, victoire d'El Djeïch), le club algérien sera bel et bien éliminé à l'issue de l'ultime journée même s'il venait à réussir à battre le WAC sur son terrain. Le goal-average particulier, né des deux défaites concédées, coup sur coup, à Bologhine, le renverra à ses études. Une énorme désillusion pour ses dirigeants qui avaient fait de cette Coupe arabe un objectif essentiel du fait des 1,5 million de dollars de prime au vainqueur de l'épreuve. Ce club n'a fait que récolter ce qu'il a semé depuis le début de la saison. Il ne faudra jamais oublier que ce sont ses dirigeants qui lui ont brisé son élan victorieux en début de saison en demandant le report du match de championnat contre le MCA à cause d'une confrontation de Coupe arabe contre le modeste El Arabi du Koweït programmée, pourtant assez loin de la date du derby. Voilà ce qu'il en coûte de faire de petits calculs alors que les plus grands techniciens du monde vous diront qu'il n'y a pas meilleur que la compétition pour préparer une importante échéance. Il récolte, également, une mauvaise gestion des joueurs qui sont devenus les vrais «patrons» de l'équipe jusqu'à amener les dirigeants à se séparer d'un entraîneur qui a fait ses preuves ailleurs. Ces joueurs doivent être tenus pour responsables de ce naufrage, eux, dont certains se prennent pour des vedettes qu'ils ne sont pas, tellement leur jeu est proche de la médiocrité. Enfin, l'USMA récolte la mauvaise appréciation de ses dirigeants qui continuent à faire confiance à un groupe de joueurs atteint par la limite d'âge. Toute équipe de par le monde est appelée, un jour, à tourner la page pour un groupe d'éléments en fin de cycle. Le club algérois doit apprendre à jouer sans eux au risque même de rentrer dans le rang. Le propre, même, d'une grande équipe, c'est de pouvoir se régénérer. Aujourd'hui, un autre entraîneur a jeté l'éponge. Ali Fergani est parti après avoir admis que cette défaite contre Ettalea était un échec personnel. Force est, cependant, de reconnaître que Fergani n'a rien apporté de nouveau à cette équipe depuis son arrivée, même s'il faut signaler que sous sa direction, l'USMA a souvent joué avec un effectif amoindri. Il faut, d'ailleurs, se demander si lui aussi n'a pas été victime de cette espèce de solidarité des joueurs pour mener la vie dure à un entraîneur. En tout cas, les joueurs que nous avons vus lundi contre Ettalea semblaient n'avoir rien compris au discours de leur président démissionnaire, Saïd Allik, du mercredi précédant la rencontre de Coupe arabe. C'était comme si tout ce que Allik leur avait dit ce jour-là était entré par une oreille pour sortir de l'autre. Son autorité, n'est, peut-être, plus la même qu'auparavant. Ce qui reste au club algérois, c'est de sauver sa saison en remportant, au moins la Coupe d'Algérie, à défaut de terminer sur le podium du championnat. C'est loin d'être acquis pour une équipe qui a été gagnée par le doute et dont les joueurs traînent, parfois, sur le terrain. Un énorme challenge pour une formation en perte de vitesse.