«Plusieurs personnes handicapées n'ont jamais connu les bancs de l'école. Ils sont des milliers dans ce cas en Algérie.» Les handicapés refusent d'être assistés. «Nous voulons une pension plus adéquate à nos besoins», a déclaré Hamza Boudra, président de l'association régionale d'Alger «Tahhadi», hier, au Centre de presse d'El Moudjahid. «Une pension de 4000 DA par mois ne nous suffit pas et ne répond pas du tout à nos besoins quotidiens, nous demandons une pension mensuelle de 12.000DA», a-t-il déclaré. La vie est devenue coûteuse et les handicapés n'arrivent pas à s'en sortir. Cette catégorie ne bénéficie d'aucune aide extérieure, notamment en ce qui concerne les soins, a-t-il expliqué. Dans cette optique, la prise en charge au niveau des hôpitaux étant très difficile, plusieurs parents ont recours à des soins dans le privé, «qui malheureusement ne sont pas remboursés, faute d'assurance», a affirmé l'un des membres de cette association. Dans ce contexte, M.Boudra, a révélé que «près de 60.000 handicapés vivant dans 23 communes de la capitale ne bénéficient d'aucune couverture sociale.» Cette situation découle simplement du découpage administratif. La situation des handicapés n'est pas rassurante. Plusieurs membres de cette catégorie sont, en effet, oubliés par les pouvoirs publics. Ils sont à la charge de leurs parents qui n'arrivent plus à assumer cette «obligation», selon le président de cette association. Pourtant les décrets existent depuis quelques années, mais ils ne sont toujours pas appliqués. «Cette application, qui tarde à venir, nous a marginalisés. Parmi nous, il y a des gens qui n'ont jamais quitté leur domicile faute de moyens. D'autres meurent dans des situations lamentables», a-t-il confié d'un air désolé. Une souffrance au quotidien. «Plusieurs personnes handicapées n'ont jamais connu les bancs des écoles. Ils sont des milliers dans ce cas en Algérie», a fait savoir le président de cette association. C'est une situation inquiétante pour ces personnes qui vivent à l'ombre des populations bien portantes. Par ailleurs, plus de 3000 personnes de cette catégorie ont bénéficié d'une formation professionnelle, s'est cependant félicité M.Boudra. Il n'existe qu'un centre de formation professionnelle à Alger pour cette population, a-t-il déploré. Cela est nettement insuffisant a estimé l'un des membres de l'association. Concernant l'insertion sur les plans professionnel et social, l'Algérie accuse un sérieux retard dans ce domaine, selon M.Boudra.