Les universitaires et les techniciens supérieurs sont privilégiés dans le cadre de ce nouveau dispositif, arrivent ensuite les demandeurs d'emploi sortant du cycle secondaire. 450.000 emplois destinés aux jeunes, seront créés annuellement dans le cadre de la nouvelle stratégie de la promotion de l'emploi de jeunes et de la lutte contre le chômage. Cette stratégie, qui sera mise en place à partir du 2e semestre 2008, a été examinée et adoptée, hier, par le Conseil de gouvernement. C'est ce qu'a déclaré Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale, lors d'un point de presse co-animé avec le ministre de la Communication Abd-Errachid Boukerzaza. «Les prévisions de notre stratégie, 2009-2013, sont d'arriver à créer 452.585 postes de travail/an destinés aux jeunes», a-t-il dit. Ce qui laisse entendre qu'environ 2.250.000 emplois permanents seront créés en l'espace de cinq ans. C'est parmi les rares fois que l'acte suit la parole. Car cette nouvelle stratégie tient compte, selon le ministre, des recommandations de la conférence gouvernement-walis, organisée au mois d'octobre 2007, autour du thème de la jeunesse. «La priorité sera accordée à la prise en charge concrète des besoins en matière d'insertion des jeunes qui constituent plus de 70% de la population à la recherche de travail», a souligné la même source. Ce dispositif de promotion d'emplois sera basé sur l'appui à la promotion de l'emploi salarié et l'appui au développement de l'entrepreunariat. Ainsi, 190.000 emplois permanents seront créés annuellement, dans le cadre du Daip (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle). Le gouvernement a fixé l'intégration, dans le domaine professionnel, des universitaires et techniciens supérieurs comme une priorité de cette stratégie. Il s'agit du Contrat d'Insertion des diplômés (CID). Ce sont les demandeurs d'emploi sortant du cycle secondaire ou disposant d'une qualification professionnelle qui arrivent ensuite. Un dispositif nommé Contrat d'insertion professionnelle (CIP). A ce propos, M.Louh a affirmé qu'«une bourse sera octroyée aux jeunes désirant rejoindre les centres de formation comme signe d'encouragement». Cette stratégie prend en charge également les jeunes demandeurs d'emploi sans formation ni qualification, CFI (contrat de formation-insertion). «Ces catégories seront prises en charge dans le premier chapitre du dispositif de promotion de l'emploi, visant à apporter un appui à la promotion de l'emploi salarié», a annoncé Louh. Le deuxième point abordé par le ministre dans ce même dispositif est l'appui qu'apportera cette stratégie au développement de l'entrepreunariat. Autrement dit, le gouvernement soutiendra les investissements générateurs d'emplois et encouragera et privilégiera les projets en fonction des besoins de l'économie locale. «Ce volet permettra la création de 267.000 postes de travail», explique le ministre. «Avec la création de ce nombre d'emplois, on contribuera à la baisse du chômage qui, selon nos prévisions, sera au-dessous de 10%.» Le ministre a souligné par la même occasion que l'objectif du Daip «est de porter à 33% le total des insérés contre 12% dans l'expérience actuelle». S'exprimant sur le CPE (Contrat préemploi), le ministre a avoué que ce système «fortement sollicité n'a pas donné les résultats significatifs en termes de recrutement à l'issue de la période d'insertion». Et de faire ressortir que le système introduit par «son ami» le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, présente beaucoup «d'insuffisances». Pour réussir cette politique, le gouvernement a basé sa stratégie sur 7 plans d'action. Il s'agit, entre autres, de l'appui à l'investissement dans le secteur économique créateur d'emplois, la promotion de la formation qualifiante, notamment sur site, la promotion d'une politique d'incitation à la création d'emplois en faveur des entreprises, ainsi que la promotion de l'emploi de jeunes (thème développé plus haut). Le ministre a soulevé, également, les difficultés d'accès aux crédits bancaires, en particulier pour les jeunes promoteurs. «Il faut le reconnaître, il y a des blocages au niveau des banques. Des dossiers qui devaient être traités en l'espace de trois mois, seulement, restent enterrés dans les tiroirs pendant plus d'une année.» Interpellé sur le nouveau Code du travail, le ministre a affirmé qu'il est toujours en cours d'élaboration et qu'il associera tous les partenaires sociaux avant sa finalisation.