«Beaucoup reste à faire pour parachever la modernisation et le développement du système financier algérien», a déclaré M.Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. On ne le dira jamais assez, le système financier algérien reste le mouton noir de son modèle économique. Comment faire après un tel constat pour renforcer sa solidité et sa résilience et lui permettre de tirer avantage de la globalisation? Une question centrale. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie a tenté d'y répondre. Cela s'est passé hier lors de la Conférence régionale sur la globalisation et les défis et opportunités auxquels font face les institutions financières maghrébines. La rencontre a été organisée conjointement par l'Institut international de finance et la Banque d'Algérie. Qu'en pense donc le premier responsable de cette dernière? «Dans cette perspective, les autorités demeurent déterminées à poursuivre leurs efforts pour une constante amélioration du cadre d'exercice de l'activité d'intermédiation financière et veiller à la préservation de la solidité et de la stabilité du système financier et son intégrité». Le discours se veut rassurant, tant il est vrai que l'Etat a mis le paquet. Il a fait de la réforme financière et bancaire, une des priorités du secteur. L'Algérie dispose d'une manne financière historique: 120 milliards de dollars engrangés grâce et uniquement au secteur des hydrocarbures qui réalise des prouesses. Le marché algérien est devenu plus qu'intéressant, alléchant, et les opportunités d'investissement sont nombreuses. M.Charles Tonnel, avocat et consultant international, a bien voulu donner son avis à L'Expression: «Le marché algérien regorge de potentialités intéressantes et de liquidités qui pourraient faire aboutir de nombreux projets en les finançant. Il faut cependant diversifier les outils juridiques et par conséquent, arriver à modifier un certain nombre de textes», a conseillé le juriste international du cabinet Pelletier et Associés. Le point faible, ce qui fait fuir les investisseurs, c'est bien ces résistances bureaucratiques qui caractérisent l'archaïsme de nos institutions financières. M.Laksaci a tenu à présenter le nouveau visage du secteur bancaire après la promulgation de la nouvelle loi bancaire de 2003. «A la fin 2007, le secteur bancaire se compose de 26 institutions, à savoir 6 banques publiques, 13 banques privées, 6 établissements financiers et une banque de développement en cours de restructuration», a fait savoir le gouverneur de la Banque d'Algérie. M.Bouhouch Med Tahar, directeur de la communication de la Banque d'Algérie, nous a précisé que «le but de la rencontre était d'échanger des informations entre les institutions financières maghrébines de manière à mieux commercialiser et à trouver aussi des opportunités d'investissement et d'extension». Cette conférence qui se tient dans un contexte mondial marqué par une crise financière liée à la crise de l'immobilier, les subprimes aux Etats-Unis, vient rappeler que la globalisation comporte des risques majeurs. Il convient aux économies telle que celle de l'Algérie, encore à un stade modéré d'intégration à l'économie mondiale, de tenir compte de ces effets pervers inhérents au processus d'intégration.