Il a présenté mercredi dernier un bilan chiffré devant les P-DG des banques publiques et privées. Des signaux forts et solides ont marqué l'évolution de la situation financière de l'Algérie durant le premier semestre de l'année en cours. C'est le constat établi par le premier responsable de la Banque centrale, M.Mohamed Laksaci, qui a présenté mercredi dernier un bilan chiffré devant les P-DG des banques publiques et privées ainsi que ceux des établissements financiers. La consolidation de la stabilité financière et monétaire et une bonne maîtrise de l'inflation ont constitué, selon lui, les principales caractéristiques de l'évolution de la situation financière de l'Algérie durant les six derniers mois. Dans son exposé, M.Laksaci s'est enchaîné à développer, avec détail, tous les points clés qui ont marqué cette évolution. Il dira sur ce passage, que les performances financières se sont traduites par une «très bonne soutenabilité» de la dette extérieure avec un ratio du service de cette dette qui tombe sous la barre des 10% en 2005 contre 12,6% en 2004 et 39,1% en 1999. Celle- ci a été également suivie d'une soutenabilité de la dette publique par rapport aux épargnes financières accumulées par le Trésor public, soit 1458,5 milliards de DA de dépôts auprès de la Banque d'Algérie. Autre indicateur positif relevé par le gouverneur: la stabilité monétaire avec un taux de croissance de la masse monétaire ramené de 11,4% en 2004 et 22,3% en 2001 à 6,7 % au premier semestre 2005. S'ajoute à cela la solidité de la position financière extérieure avec des réserves de change qui ont atteint 51,7 milliards de dollars à fin septembre 2005 contre 43,1 milliards de dollars à fin 2004. Ces éléments positifs prouvent concrètement l'efficacité de la stratégie financière appliquée par le gouvernement. Or, malheureusement, cette évolution n'a pas été accompagnée par une évolution du niveau de vie des Algériens. Il faut reconnaître que le pouvoir d'achat des Algériens ne cesse de se dégrader ces derniers temps, et ce, malgré l'essor que connaît notre économie. S'exprimant toujours sur le niveau important des réserves de change, le gouverneur de la banque dira qu'il constitue un bon ancrage pour la stabilité financière et pour la politique de stabilisation du taux de change effectif réel du dinar poursuivie par la Banque d'Algérie à travers ses interventions sur le marché interbancaire des changes. Le niveau des réserves de change, ajoute-t-il, constitue aujourd'hui un «important élément de sécurité financière extérieure», surtout qu'il intervient avec l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne. Evoquant la question relative à la dette extérieure, M.Laksaci, a fait savoir que le stock à moyen et long terme a reculé à 19,1 milliards de dollars à fin juin 2005 contre 21,4 milliards de dollars à fin 2004. En outre, le gouverneur a précisé que l'année 2005 s'est également caractérisée par l'envolée des créances nettes de l'Etat sur le système bancaire, soit 357,3 milliards de DA à fin juin 2005. Jusqu'à fin septembre dernier, les dépôts du Trésor à la Banque d'Algérie (1659,1 milliards de da) atteignent les deux-tiers des liquidités du système financier (système bancaire et Trésor). Par ailleurs, M.Laksaci a averti que la reprise des crédits à l'économie ne doit pas être alimentée par des crédits risqués susceptibles d'éroder les ressources stables accumulées par les banques. Quant à l'inflation, M. Laksaci a précisé que sur les 9 premiers mois de 2005, elle est tombée à 2,2% contre 4,7% pour la même période de 2004. Enfin le gouverneur a insisté, devant les responsables du secteur, sur le développement de l'intermédiation bancaire par la mise en place par les pouvoirs publics des dispositifs sectoriels d'accompagnement des financements bancaires à moyen et long terme des entreprises, et par là, de la croissance.