La plainte déposée par la compagnie espagnole pourrait compromettre le projet Medgaz dont Sonatrach est l'actionnaire majoritaire. «Nous n'avons pas été informés officiellement de cette plainte. On l'a appris par le biais de la presse. Toutefois, nous nous tenons prêts à riposter et à relever le défi», a répondu M.Chakib Khelil à la question relative à la plainte déposée par Gas Natural, qui lui a été posée par un journaliste de L'Expression. Cela s'est passé hier, dans le cadre du Forum hebdomadaire organisé par l'Entv. L'information, livrée par le quotidien économique espagnol Cinco Dias, n'a pas été démentie par le nouveau président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Gas Natural aurait bel et bien, donc, déposé un recours auprès du tribunal national espagnol à Madrid contre la décision de la Commission nationale espagnole (CNE). L'été dernier, au mois de juillet plus exactement, la Commission nationale de l'énergie du ministère de l'Industrie espagnol avait levé toutes les contraintes auxquelles avait été soumise la compagnie nationale algérienne Sonatrach pour faire son entrée sur le marché ibérique grâce au projet Medgaz. Sonatrach avait été soumise à de discriminatoires conditions. Son alliance avec d'autres compagnies lui a permis de contribuer au projet Medgaz à plus de 25%. Ce qui lui assurerait une certaine prédominance sur le marché espagnol. Sonatrach, en tant qu'actionnaire majoritaire dans le projet Medgaz à concurrence de 36%, ne pouvait légitimement accepter de telles restrictions qui l'empêcheraient d'exercer pleinement ses droits au sein de la CNE. Pour rappel, ces restrictions avaient pour but de limiter son volume de gaz vendu en Espagne, 1 milliard de m3 au lieu de 3 milliards, mais aussi des conditions d'ordre économique et financier. Mais ce qui a motivé la décision de Gas Natural d'aller devant les tribunaux se trouve très probablement ailleurs. A Gassi Touil, plus précisément. Ce projet de 5 milliards de dollars, qui est passé sous le nez de Gas Natural et Repsol, devait voir le jour en 2009. Vu le retard accusé dans sa réalisation, Sonatrach s'est vue obligée de rompre le contrat qui la liait aux deux compagnies espagnoles. L'affaire risque donc de tenir le haut du pavé les jours prochains. Dans un autre registre, le ministre algérien de l'Energie et des Mines a annoncé qu'une enveloppe de 6 milliards de dollars sera dégagée pour la construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud. Il a, cependant, précisé que l'Etat algérien ne sera pas seul à assurer le financement de ce projet. L'Etablissement de la ville nouvelle de Hassi Messaoud (Evnh) a bénéficié de 50 milliards de dollars de la part des autorités publiques. Cette enveloppe permettra de lancer les travaux. Deux soumissionnaires, le consortium sud-coréen Hassi Messaoud, Korea Consortium (Hmkc) et le groupe franco-tunisien Iosim International/Studi International, ont déposé leurs offres. L'heureux élu sera connu dans quelques jours. Quant à la hausse irrésistible des prix du pétrole, M.Chakib Khelil l'impute à la sévère glissade du dollar devant la monnaie unique européenne. Et l'idée de la création d'une Opep du gaz, où en est-elle? Difficile à réaliser, pour le moment, selon M.Khelil. Le projet sera, toutefois, discuté lors du Forum des pays exportateurs de gaz, qui se tiendra en juin 2008 à Moscou, en Russie, a affirmé l'invité de la Télévision algérienne. Il a aussi rappelé que le forum s'est déjà réuni en avril 2007 à Doha, au Qatar. Le ministre de l'Energie et des Mines a fait savoir, d'autre part, qu'il n'y aura pas d'augmentation du prix de l'électricité. La demande faite par Sonelgaz a été rejetée par le gouvernement. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, en ce temps de vaches maigres.