Le ministre de l'Intérieur a affirmé qu'ils ne doivent plus se contenter d'une gestion classique. Fini l'ère des budgets juteux. Les communes ne vont plus compter sur l'Etat. Désormais, les élus locaux devront se débrouiller pour assurer de nouvelles sources de financement. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales a remis les pendules à l'heure, lundi dernier, à Batna. «Les Assemblées populaires communales (APC) sont appelées à devenir des "machines à initiatives" à travers une gestion créatrice d'opportunités d'investissements pour le développement local», a-t-il affirmé, lors d'une rencontre de formation organisée au profit des élus locaux. S'adressant directement aux concernés, le ministre a adopté un langage ferme. Sans tergiverser, il précise: «Les élus locaux doivent avoir une force d'initiative pour régler les problèmes rencontrés lors de leur mandat de 5 ans. Ils doivent s'organiser de façon à régler ces problèmes par priorité, tout en présentant des propositions crédibles.» Ce n'est pas tout. Le patron de l'Intérieur a tenu à mettre en exergue le nouveau rôle de l'élu qui consiste à identifier les indicateurs de développement de sa commune et saisir les opportunités sur lesquelles il peut appuyer ce développement. A travers cette précision de taille, le ministre voulait clarifier les règles une bonne fois pour toutes. Le message de Zerhouni était clair: «Les APC,dit-il, ne doivent plus se contenter d'une gestion classique, telle que celle de l'état civil, mais préparer, par exemple, les conditions favorables à même de recevoir d'éventuel investisseurs, qui représenteraient une rentrée sensible de recettes pour la commune.» Les nouveaux élus doivent donc retrousser les manches. Ils sont appelés à chercher les moyens pour promouvoir le développement local. Dans ce sens, M.Zerhouni a fait savoir qu'il est impératif pour la commune de s'aligner sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication afin de se rapprocher davantage des citoyens. Les Assemblées communales ne doivent plus fonctionner avec les anciennes méthodes. Pour lui, il est temps de se doter de tous les moyens leur permettant de se mettre au diapason de l'ère numérique. Les instructions de Zerhouni démontrent que la mission des élus locaux ne sera pas de tout repos, quand il s'agira durant cinq ans de trouver des ressources de financement. Il est vrai que le gouvernement a décidé d'augmenter la part des communes des taxes fiscales, mais le problème est loin d'être réglé. Après l'épuration de la dette des communes, l'Etat se dégage de toute responsabilité. Le ministre de l'Intérieur a assuré que l'Etat épongera la dette des communes concernant les dépenses obligatoires accumulées depuis l'année 2000. Le montant exact de cette dette est en phase d'évaluation, a-t-il précisé. Une avance sur le budget de l'Etat sera également accordée, à compter de cette année, aux communes pour le règlement des traitements et salaires. Cette avance, au titre du premier trimestre de chaque année avant l'approbation du budget, explique le ministre, permettra aux communes d'éviter le blocage des traitements des fonctionnaires et des salaires des ouvriers. Ces mesures, ainsi que d'autres concernant l'augmentation des parts de certaines taxes revenant aux communes, permettront aux élus de relancer le développement local.