Il surprendra par son jeu de scène et sa décontraction, deux caractéristiques qui font sa renommée. Devant un parterre de journalistes, une conférence de presse a été organisée par l'établissement Arts et Culture, hier, au complexe culturel Laâdi-Flici, au niveau du Théâtre de verdure. Elle a été animée par l'artiste d'expression kabyle, Rabah Asma, qui donnera un concert, aujourd'hui, à 20h30 à l'auditorium du Théâtre de verdure, et qui rentre dans les grandes lignes du programme culturel de cette institution, l'une des plus actives au niveau de la wilaya d'Alger. En sortant un nouvel album après un ‘'silence'', Rabah Asma profite de cette opportunité pour faire la promotion de son nouveau-né (album) en montrant encore qu'il marche selon son feeling. Le chanteur, entre étoiles et affaires, souligne devant le parterre de journalistes, qu'il est et reste toujours dans le show-biz, à travers ses harmonies. Le ton est donné. Pour autant, Rabah assume pleinement sa façon de voir les choses. «J'ai la détermination de mes opinions». A vrai dire ceux qui le connaissent de plus près savent qu'il a toujours été le même. Rien n'a changé en lui, même physiquement. Ou presque. Car, il y a, au moins, cette vision qu'il avait pour la pratique de la musique et qui a sensiblement évolué dans son esprit. Rabah n'a pas été par quatre chemins à propos de la situation de l'artiste algérien. «Je fais mon travail comme il le faut, le reste, je ne m'en soucie absolument pas. Je suis honnêtement bien équilibré, je vis ma vie sainement», a lancé l'artiste. Ajoutant que: «J'ai mon foyer, je suis vraiment heureux et je ne m'en plains pas du tout. C'est vous dire que je me fous complètement de ce qui ce dit...Mais les artistes doivent savoir que rien ne s'offre gratuitement, alors, il faut se sacrifier et travailler d'arrache pied.» Ce gentleman est né à Redjaouna, un village situé sur les monts Belloua qui veillent sur la ville de Tizi-ouzou. Rabah Asma a fait ses premiers pas, à l'âge de dix ans, chez les scouts. Le louveteau poussait tellement le chant patriotique, alors qu'autour, on parlait d'un petit prodigue qui ira très loin. Fan de Slimane Azem, cheikh El Hasnaoui et Lounis Aït Menguellet, Asma a commencé, d'abord, par l'interprétation de leurs standards en s'accompagnant de la guitare. A seize ans, Il tente de se frayer un chemin dans le milieu musical d'Alger, mais faute de soutien, il n'y parvint pas. Rabah émigre à Paris, avec l'espoir de se faire remarquer par des producteurs. Chanceux qu'il était, il rencontre Salah Saâdaoui, chanteur algérien et propriétaire d'un restaurant musical, ce qui lui vaut un engagement comme «ambianceur». Mais Rabah aussi, à l'aise dans la mélodie kabyle, surprendra la clientèle par son jeu de scène et sa décontraction, deux caractéristiques qui feront sa renommée. Pendant une année, Asma ensorcellera le public tout en améliorant ses techniques vocales et scéniques qui feront merveille lorsqu'il entame ses premières animations de fêtes de mariage. En 1985, avec sa chanson Thanina, Rabah Asma se fait connaître du public algérien. En 1987, son album Ayadho («Ô Vent») connaît un très grand succès. Il s'impose comme l'un des chanteurs d'expression kabyle les plus populaires de sa génération.