«La construction d'un espace méditerranéen doit se faire sur des bases justes imposant des approches globales et intégrées», souligne le ministre de la Communication. «Le tourisme comme vecteur de rapprochement entre les peuples occupe une place prépondérante dans le programme du gouvernement, en application des orientations du président de la République», a déclaré hier Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication, lors de l'ouverture des travaux de l'université de la Co.Pe.Am (Coopération permanente audiovisuelle de la Méditerranée) à Béjaïa. Une manifestation placée sous le signe «Tourisme et développement durable, facteurs de rapprochement entre les peuples». «L'action de l'Etat consiste à valoriser le patrimoine culturel et historique du pays parallèlement à la valorisation du potentiel touristique national», a-t-il ajouté avant de préciser que l'objectif recherché par les pouvoirs publics, à travers la mise en place d'une stratégie de développement touristique, est de «permettre à notre pays de se placer au plan international et de conquérir une position de destination touristique reconnue». Partant, le ministre de la Communication citera les principaux axes sur lesquels s'articule le schéma directeur d'aménagement touristique, à savoir «la valorisation de la destination Algérie, le développement des pôles d'excellence du tourisme par la rationalisation de l'investissement, l'initiative du plan "qualité tourisme" pour favoriser le développement de la qualité de l'offre, la promotion de la transversalité et de la cohérence et enfin l'initiation aux mécanismes de financement opérationnel». Dans son allocution, le ministre expliquera la vision de l'Etat algérien quant aux relations entre les deux rives de la Méditerranée basées sur le principe de solidarité. «L'objectif recherché est de réduire substantiellement l'écart entre les deux rives et de donner un contenu concret à la notion de prospérité partagée», devait-il souligner. Pour M.Boukerzaza, «la construction d'un espace méditerranéen, sur des bases justes, nous impose des approches globales et intégrées, fondées sur la responsabilité mutuelle qui trouverait sa projection sur le terrain à travers une authentique politique de codéveloppement». Et de préciser: «La dimension humaine devra constituer le moteur de cette vision pour permettre ainsi de trouver des solutions à des problèmes auxquels l'Europe est confrontée, tels les flux migratoires.» Et de s'interroger: «Est-il raisonnable de continuer à prôner la libre circulation des biens, des capitaux et des services et en même temps de multiplier les restrictions à la circulation des personnes?» Et d'avertir: «Il y a risque que la Méditerranée devienne un passage de la mort plutôt qu'une passerelle d'échange du savoir, de développement et de la civilisation.» Selon le représentant du gouvernement, «ce danger perdurera tant que les égoïsmes l'emporteront». De son côté, le président de l'APW de Béjaïa a plaidé pour «une ouverture de l'audiovisuel» regrettant «la persistance de vieux réflexes en Méditerranée». Citant le phénomène de harraga, le chef de l'exécutif communal dira qu' «à lui seul, il illustre l'échec des politiques autoritaires».