L'urbanisation et la dégradation de l'hygiène du milieu sont autant de facteurs d'émergence d'épidémies et de dissémination de pathologies cutanées. Près de deux milliards de dinars ont été débloqués par le ministère de la Santé pour soigner les maladies orphelines. C'est ce qu'a indiqué le professeur Ismaïl Benkaïdali, chef de service dermatologie au CHU Mustapha-Bacha lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la Journée mondiale de la santé. Plusieurs thèmes liés aux méfaits des changements climatiques sur la santé humaine ont été débattus durant cette journée. Les maladies rares ou maladies orphelines sont des maladies qui affectent au moins 0,2% de la population. À ce jour, les spécialistes estiment qu'«il existe entre 5000 et 8000» personnes atteintes de ces pathologies. 80% d'entre elles sont d'origine génétique. Le Pr Benkaïdali a expliqué que «certaines de ces maladies sont dues au réchauffement climatique de la terre.» Il a mis en garde contre l'accroissement de ces pathologies si la couche d'ozone s'affaiblissait encore davantage. Il a précisé en ce sens, que les incidences directes sur la santé de l'homme n'en sont pas moins très difficiles à prévoir. De son côté, Djemouaï Kamel, sous-directeur du point focal national de la Convention sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto, a souligné que «l'activité humaine constitue la cause principale du réchauffement de la terre, notamment en ce qui concerne la production et l'utilisation des hydrocarbures.» L'Algérie a signé la convention-cadre des Nations unies en 1993. L'intervenant a estimé que «notre pays demeure très vulnérable au phénomène des changements climatiques en raison de son aridité, la fragilité de ses ressources naturelles, ainsi que sa dépendance économique vis-à-vis des hydrocarbures.» Par ailleurs, le Dr Harrat Zoubir, de l'Institut Pasteur Algérie, a fait savoir que «plusieurs foyers actifs proviennent du paludisme d'importation.» estimant que «l'apparition des cas de paludisme à Ouargla semble être liée à la fluctuation du niveau de la nappe phréatique.» L'urbanisation et la dégradation de l'hygiène du milieu sont autant de facteurs d'émergence d'épidémies et de dissémination de pathologies cutanées. De son côté, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a annoncé la création «d'un service qui regroupe tous les CHU pour promouvoir la recherche scientifique.» Il a mis l'accent sur les efforts consentis par l'Etat pour venir à bout de toutes ces maladies, faisant remarquer que l'Algérie connaît une extinction de plusieurs maladies transmissibles. Il a donné l'exemple du cas de la typhoïde qui a été ramenée, dans la wilaya d'El Oued, de 9,9% à 1,65% à la fin 2007, assurant qu'avec les moyens mis en place, les maladies transmissibles ne séviront plus d'ici à 2010. En outre, une enquête nationale menée conjointement par le ministère de la Santé, l'Office national des statistiques (ONS) et l'Unicef en 2006, fait ressortir que 10,5% de la population en Algérie sont atteints de maladies non transmissibles. Ces maladies chroniques portent sur l'hypertension, le diabète, les maladies articulaires, l'asthme et les maladies cardiovasculaires.