L'Algérie n'adopte aucune stratégie de recensement et d'identification de ses compétences à l'étranger. Plus de 80.000 Algériens diplômés ont quitté le pays depuis 1979. La majorité d'entre eux sont médecins, informaticiens et chercheurs dans divers domaines. Leur destination préférée reste le Canada et les Etats-Unis d'Amérique. Ces pays ont hébergé plus de 40.000 diplômés. Le nombre d'universitaires qui quittent le pays à destination du Canada est estimé à 5000/an. Ces informations, qui restent approximatives, ont été communiquées hier, lors d'une rencontre sur les compétences algériennes expatriées, organisée par l'association algérienne pour le transfert de technologies au siège de l'Isgp, (Institut superieur de gestion et de planification) à Alger. Cette saignée ne concerne pas seulement les universitaires. Mêmes les entrepreneurs font partie de cette diaspora. Ils sont 100.000 à avoir plié bagage à la recherche d'un meilleur ailleurs. Les participants à ce rendez-vous avaient abordé un bon nombre de questions relatives à la diaspora. Il s'agit, notamment, de l'adaptation d'une politique adéquate à mettre en place pour récupérer les compétences nationales à l'étranger. Comment faire participer la diaspora nationale à la formation des compétences de haut niveau dans le cadre d'écoles doctorales, de séminaires, de la mise à niveau des connaissances des compétences nationales? Les participants étaient unanimes à dire que le problème de la fuite des cerveaux nécessite une bonne volonté politique de la part des pouvoirs publics. D'après les participants, les expatriés n'ont pas reçu suffisamment de garantie et d'assurance nécessaires pour leur retour. Dans une déclaration à L'Expression, Souad Bendjabellah ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, a souligné: «On essaie de récupérer nos compétences dans le cadre de chaque programme. C'est-à-dire selon nos besoins. Ils sont prêts à revenir, mais ils veulent savoir de quoi, d'abord, le pays a vraiment besoin. Au mois de mai prochain, on organisera un séminaire à Constantine sur la recherche dans le domaine des produits pharmaceutiques. Les chercheurs algériens établis en Algérie et les opérateurs économiques travailleront en collaboration avec les compétences nationales à l'étranger. Nous savons qui il y a des compétences nationales à l'étranger, mais nous n'avons aucun chiffre et nous n'arrivons pas à les identifier. Ils ont été formés sur le budget de l'Etat. Il est de notre responsabilité de les récupérer, soit d'une manière temporaire ou définitive.» De son côté, le Dr Damou, président de ladite association, a déclaré à L'Expression que cette question a été prise en charge par «les autres pays comme le nôtre, mais d'une manière différente. Ils ont pratiquement les mêmes préoccupations que nous. Je cite au passage la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud. Des pays qui ont émergé essentiellement grâce à leur diaspora. Ils (les diplomés) sont revenus suite à l'appel de leurs gouvernements».