Le chef de l'Etat serait en train d'élaborer un nouveau programme (2009-2014), qui devrait s'inscrire dans la continuité de ses précédents programmes. Des sources autorisées révèlent à L'Expression, que le président de la République se prononcera sur la révision de la Constitution lors de la prochaine rentrée sociale. Avec plus d'exactitude, les mêmes sources affirment qu'il se prononcera sur la question en septembre prochain. Les dernières sorties médiatiques du chef de l'Etat, qui a affirmé que «toute Constitution est perfectible» sont les premiers signaux du Président quant à l'amendement de l'actuelle loi fondamentale. Ce choix du Président n'est pas fortuit. Il est loin d'être un choix hasardeux. Tout est calculé, estiment les mêmes sources. Elles expliquent qu'il s'agit, plutôt, d'une «tactique» du Président. Cette stratégie porte essentiellement sur trois volets: social, économique et politique. Sur le plan social d'abord. M.Bouteflika a fait, ces derniers temps, des problèmes sociaux son cheval de bataille. Il axe ses préoccupations, prioritairement, sur les questions urgentes. Selon ces sources, les salaires, le phénomène des harragas, la création d'emplois et la revalorisation du pouvoir d'achat des citoyens figurent parmi ses urgences. A propos de la question relative aux augmentations des salaires, le gouvernement a pris ces dernières semaines maintes décisions concernant ce secteur, dont l'application doit se faire dans le courant de ce mois, avec effet rétroactif à partir du mois de janvier 2008. Selon le gouvernement, ces augmentations seraient «très conséquentes». A propos de la «harga», le président de la République a examiné ce phénomène lors du Conseil des ministres de dimanche dernier. Le problème est ardu et il faut y faire face avec tout le tact que nécessite ce phénomène. Le chef de l'Etat a insisté pour que tous les moyens soient mobilisés pour trouver une solution correcte à ce problème. Dès lors, tous les départements ministériels, concernés directement ou non par ce phénomène, doivent contribuer à lui trouver une issue. D'ores et déjà, ces derniers départements s'engagent à assurer la qualification des jeunes harragas dépourvus de diplômes. Des stages de formation seront assurés au profit de ceux ne disposant pas de formation particulière. Pour l'emploi, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie pour la création des postes d'emploi et de la lutte contre le chômage. Cette politique promet de créer 450.000 postes d'emploi/an. Elle prend en charge, notamment les universitaires. La dernière sortie du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui s'est exprimé sur ce point à Oran, n'est en réalité qu'une mise en application de la politique du Président. Afin d'améliorer le pouvoir d'achat de la population, on évoque une éventuelle subvention de l'Etat à quelques produits alimentaires de base, (lire le papier d'Achira Mammeri). De fait, lors de son passage devant les députés pour les questions orales, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a donné des explications sur cette question (le pouvoir d'achat) qui tourmente tous les ménages algériens. Pour en finir avec l'ébullition du front social, le chef du gouvernement a appelé avant-hier, à partir de Constantine, les syndicats autonomes de la Fonction publique à des négociations. S'agissant du volet économique, les mêmes sources affirment que le Président est en train d'établir un nouveau plan économique sur cinq ans (2009-2014). Avec ce nouveau programme, dont nos sources n'ont pas révélé le contenu, le Président veut prendre en charge les problèmes pendants...Les mêmes sources affirment que ce nouveau plan vient à la fois comme une suite à celui en cours d'exécution et aussi pour rattraper les quelques insuffisances qui auraient été constatées dans l'application du programme présidentiel. Au niveau politique, les mêmes sources précisent que la tenue des congrès des trois partis de l'Alliance présidentielle FLN, RND, MSP, ont un rapport avec cette stratégie du Président. Le chef de l'Etat a acquis, insistent nos interlocuteurs, le soutien de la coalition présidentielle pour un troisième mandat. Cela, même si le MSP maintient encore le suspense. Selon les mêmes sources, et en application de cette stratégie - une fois que l'annonce en sera faite -, la nouvelle Constitution passera d'abord par les deux chambres du Parlement, elle sera ensuite soumise à référendum. Elle sera inscrite au niveau de l'APN lors de la session d'automne. Selon les informations obtenues par L'Expression, le Président annoncera officiellement sa candidature vers la fin de l'année en cours. Ça sera probablement pour le mois de décembre prochain.