Ouakal Rachid, le nouvel émir, se veut le continuateur de l'«oeuvre» de Zouabri. Disons-le tout de suite: actuellement, le GIA est bien l'organisation la moins importante, la moins structurée et la moins «performante» de tous les groupes armés qui composent la vaste nébuleuse «djihadiste». Sur les quelque 400 à 600 hommes armés qui restent encore dans les maquis, seuls 40 sont aux ordres d'Abou Tourab, soit quelque 6% de l'ensemble des «djihadistes». Dérisoire! Mais sa fascination reste entière, et tient justement de son atomisation et de son rejet de toute concession, de toute idée de dialogue ou de trêve. «Du sang! du sang! De la destruction, de la destruction! (...) Nous continuerons à les poursuivre, à les tuer, à prendre leurs têtes, leurs et leur argent, partout dans les villes, les villages et le désert», promet le dernier communiqué du GIA, qui confirme en même temps la mort de Antar Zouabri et la nomination du nouvel émir, Ouakal Rachid, dit Abou Tourab. Cette fascination qu'entretient et alimente sans cesse le GIA dans l'imaginaire rime avec la mort. Instantanée et brutale. Cet imaginaire peut ignorer le GSPC, les Houmât ed-Daâwa Salafiya ou autres groupes armés djihadistes, tous nés de la scission avec le GIA originel, au lendemain de la mort de Djamel Zitouni en 1996, mais frissonne encore au seul nom du GIA, qui pourtant, reste à (re) découvrir. Enquête dans les vastes vergers de la Mitidja...