Le gouvernement compte abroger l'interdiction d'importation des véhicules de plus de trois ans d'âge. L'huile de table, la tomate en conserve et les légumes secs devraient intégrer la liste des produits subventionnés par l'Etat. Un projet dans ce sens a été soumis par le ministère du Commerce à la chefferie du gouvernement qui est sur le point d'étudier la faisabilité et le coût de cette mesure. C'est en substance ce qu'a annoncé jeudi, Mohamed Yahyaoui Ouali, directeur de la régulation et de l'organisation au niveau du ministère du Commerce. Cependant, la décision finale ne sera prise qu'après une évaluation du coût par le département du Commerce. Selon l'invité du Forum hebdomadaire de la Radio nationale, la subvention des trois produits en question coûtera au Trésor public un budget additif de 35 milliards de dinars. «La subvention des aliments de consommation de base coûte déjà à l'Etat la bagatelle de 107 milliards de dinars. Dont 95 milliards sont consacrés à la semoule et à la farine etc. tandis que 23 milliards sont réservés à la subvention du lait», a souligné l'orateur. Tous ces efforts témoignent, poursuit-il, de la volonté de l'Etat de soutenir le pouvoir d'achat des Algériens. Un pouvoir fragilisé par les augmentations des prix des produits de large consommation, principalement l'huile qui a atteint la barre record de 1000DA le bidon de 5 litres. Après l'Office national du lait, le gouvernement entend créer, dans les prochaines semaines, un office pour réguler le marché des huiles et des légumes secs. Son principal objectif étant de mettre un terme aux spéculations. Face au marasme social, le gouvernement s'est vu dans l'obligation d'agir au cas par cas et de mettre en oeuvre des solutions conjoncturelles pour endiguer cette grogne. Le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, a affirmé qu'un total de 800 milliards de DA a été consacré par l'Etat en 2007 aux transferts sociaux pour répondre aux préoccupations des couches sociales défavorisées à l'échelle nationale. «Ces 800 milliards DA consacrés aux transferts sociaux, soit 12 milliards de dollars, constituent 12,82% du PIB», soutient-il. Evoquant quelques domaines concernés par ces transferts sociaux, le ministre a cité notamment les oeuvres sociales, les oeuvres universitaires et les actions d'aide au profit des catégories en difficulté, telles que les personnes handicapées. Sur un autre chapitre, Mohamed Yahyaoui a laissé entendre que le gouvernement envisage de revoir la disposition portant interdiction d'importation des véhicules de plus de trois ans d'âge. Cette mesure ne sera pas prise dans l'immédiat mais elle s'avère, à en croire ses déclarations, plus qu'indispensable. «Cette interdiction ne sera pas abrogée avant l'assainissement du marché des voitures d'occasion pour mettre fin à l'anarchie qui a précédé l'interdiction de l'importation de ces voitures.» De prime abord, l'Algérie va se doter d'un laboratoire de contrôle des pièces détachées importées. Idem pour les voitures et les engins. En somme 18 laboratoires seront installés à travers le territoire national. «Ces laboratoires vont permettre la réduction du phénomène de la contrefaçon qui touche 50% des pièces importées.» Sur le même sujet, le gouvernement compte créer des marchés spécialisés dans la vente de voitures d'occasion ayant au préalable subi un contrôle. Notons que les parlementaires ont essayé d'introduire un amendement dans la loi de finances 2008 abrogeant l'interdiction de l'importation des voitures de plus de trois ans d'âge. En vain. Le gouvernement a formellement rejeté cette mesure. Le troisième volet abordé par le représentant du ministère du Commerce a trait à l'organisation des marchés de gros dont 750 exercent d'une manière anarchique. Selon Yahyaoui Ouali, près de 54 milliards de dinars circulent en dehors des circuits officiels. Enfin le gouvernement, annonce l'invité de la Radio, prépare un projet de loi pour lutter contre la fraude sous tous ses aspects. Et de révéler que ses services ont enregistré plus de 4000 cas d'intoxication alimentaire en 2007.