Le marché algérien a été inondé de toutes sortes de produits et de marchandises contrefaits, depuis l'instauration de l'économie de marché dans les années 90. Cette politique a même poussé certains parasites à l'importation anarchique, qui, par la suite, a coûté des factures salées pour le Trésor public. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a opté pour l'application de nouvelles mesures draconiennes dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, pouvant ainsi mettre un terme à ce phénomène d'importation excessive. Il faut savoir que les factures d'importations les plus coûteuses sont notamment celles des médicaments et des véhicules. Avec l'entrée en vigueur de ces mesures, une nette diminution a été constatée dans l'importation. Les importations algériennes d'une manière générale ont légèrement diminué de 0,47 % en 2009, par rapport à l'année 2008 passant de 39,48 à 39,29 milliards de dollars. Face à cet état de fait, le gouvernement semble plus que déterminer à renforcer davantage le contrôle sur le commerce extérieur. D'après certaines sources, le gouvernement envisage de revenir aux licences d'importation. En effet, le ministère du Commerce se penche actuellement sur un projet prévoyant un retour aux licences et quotas d'importations pour tous les produits, rapporte le journal électronique "TSA" dans son édition d'hier. Si le gouvernement s'engage dans cette réforme, l'Algérie reviendra certainement au même système de gestion de son commerce extérieur en vigueur avant l'instauration officielle de l'économie de marché au début des années 1990. Le gouvernement veut en fait généraliser la méthode des autorisations de programmes d'importation, actuellement appliquées aux médicaments, à l'ensemble des produits notamment ceux dits stratégiques, selon la même source. Il est à relever qu'aujourd'hui, les importateurs de médicaments sont soumis aux autorisations de programmes délivrées annuellement par le ministère de la Santé. Le gouvernement compte élargir ce système à d'autres produits " stratégiques ", comme le sucre, l'huile de table, les légumes secs, etc. "C'est le renoncement au principe de la liberté de commercer et le retour aux licences d'importation synonymes de monopole de certains groupes privés et publics", explique une source patronale. En effet, pour plusieurs patrons interrogés par TSA, l'idée d'un renforcement du contrôle de l'Etat sur les importations "n'est pas mauvaise". "Aujourd'hui, il y a trop d'importateurs et l'Algérie importe tout et n'importe quoi. Des devises sont transférées à l'étranger pour l'achat de produits de mauvaise qualité", explique le patron d'un groupe privé. En revanche, les patrons redoutent un retour "pur et simple" au système des licences d'importation qui étaient accordées par le passé à des barons proches du pouvoir. Le durcissement des conditions d'importation pourrait aussi provoquer des pénuries de produits de large consommation, comme durant les années 1980 et 1990, estime-t-on. Le médicament est souvent cité comme l'exemple de l'échec de la stratégie du gouvernement visant à contrôler efficacement les importations tout en assurant l'approvisionnement continu du marché. D'ailleurs, selon les pharmaciens, plus de 160 médicaments manquent actuellement sur le marché, à cause des nouvelles mesures visant à obliger les importateurs à fabriquer leurs produits en Algérie. Enfin, il est clair qu'il faut réorganiser le commerce extérieur, mais en choisissant des stratégies et politiques efficaces et étudiées.