L'Expression: Le compte à rebours touche à sa fin et le congrès approche. Comment appréhendez-vous ce rendez-vous? Abdelmadjid Menasra: Le rendez-vous est plus que normal pour moi. Ça sera une fête pour la démocratie et le MSP. C'est une opportunité pour les membres du mouvement d'exercer leurs prérogatives dans le cadre du respect des instances du parti. Ce sera une occasion de mettre en place une direction plus forte et plus compétente. Nous voulons donner au mouvement une force populaire et politique pour bien se repositionner dans le champ politique national. On vous accuse d'opter pour une tactique «fermée» afin de prendre la tête du mouvement. Un commentaire? Nous ne sommes pas en train de jouer. Le congrès n'est pas un jeu. Nous n'applaudirons pas les décisions qui nous arrangent et, nous nous opposons aux décisions de la même instance qui sont défavorables à nos objectifs. Il y a des instances qui avaient pris des décisions et des amendements qui seront soumis au congrès. Ce qui n'est pas acceptable, c'est le fait de critiquer les décisions des instances du parti. Cela ne fait pas partie de la discipline du mouvement. C'est inadmissible. D'autant plus qu'il s'agit du même conseil qui a pris les décisions du mouvement depuis 2003. C'est le même conseil qui a élu Bouguerra Soltani à la tête du MSP. Vous préférez passer par le majliss. Avez-vous perçu que le congrès est acquis à Bouguerra Soltani? D'abord, il est de tradition au MSP et par principe, d'élire le président par le conseil consultatif. C'est un mode d'élection très réputé même dans les pays les plus puissants. Regardez l'élection présidentielle aux USA. Les Etats-Unis passent par des primaires. C'est une politique démocratique. Cela assure plus de stabilité au parti. C'est la meilleure manière pour assurer la démocratie au sein de notre formation. Le défunt Cheikh Nahnah a-t-il eu peur lorsqu'il avait préféré être élu par le majliss? Bien sûr que non. Donc, nous n'avons jamais eu peur de ce système d'organisation. Idem pour le congrès. Nous accueillons à bras ouverts les décisions du congrès. Pourriez-vous nous situer vos points de divergence avec M.Soltani? Nous, nous préférons une direction collégiale et lui, revendique l'individualisme. Nous demandons à enraciner et à approfondir l'idéologie islamique au sein de la formation. Nous voulons également rester fidèles à la ligne du parti et en finir avec le cumul de fonctions. Nous devons en finir, aussi, avec la politique d'expulsion des anciens cadres du parti.