L'Expression: Comment vont les préparatifs du congrès? Mohamed Djemaâ: Les choses vont bon train. Nous apportons les dernières retouches pour accueillir ce grand événement devant décider de l'avenir du mouvement. Les délégués au nombre de 1400 sont désignés. Les membres du conseil sont presque en place. Ce sera un espace pour l'exercice de la démocratie avec beaucoup de liberté et de transparence. La concurrence s'annonce rude entre Bouguerra Soltani et Menasra. Pourrez-vous nous expliquer les divergences qui existent entre les deux parties? Ce sont deux visions et deux points de vue différents politiquement. Chacun essaie d'apporter une approche différente. Il y a celui qui opte pour la désignation et un autre qui préfère passer par les urnes, (par le congrès, Ndlr). C'est une compétition entre la tradition et la modernité. Bouguerra revendique plus de démocratie et de modernité. Il préfère aller vers le congrès. De l'autre côté, on revendique la tradition du parti en privilégiant la désignation du président par le conseil consultatif. C'est une manière de tuer, en quelque sorte, la démocratie au sein du parti, car cela exclut la décision de la base militante. Ainsi, on se dirige de plus en plus vers une oligarchie. Or, le MSP ne l'a jamais été. Quel sera l'avenir du parti après le congrès? Certes, il y a une concurrence rude entre Bouguerra Soltani et Menasra, mais chaque partie doit accepter, démocratiquement, la décision des congressistes, seuls à même de trancher dans ce «combat». Le congrès est souverain. Les délégués savent bien où se trouve l'intérêt du parti. A mon sens, tout va rentrer dans l'ordre après les résultats du congrès. Il y aura un nouveau président et le mouvement poursuivra sa politique.