La participation de l'Algérie au 50e anniversaire de la Conférence maghrébine de Tanger a ravi le Royaume chérifien. Véritable relance ou simple rappel? Le projet de l'Union du Maghreb arabe (UMA) refait surface à Tanger. Le secrétaire général de l'UMA, Habib Benyahia, a exprimé, hier, le souhait de tenir un Sommet des chefs d'Etat maghrébins dans les plus brefs délais. «Nous souhaitons que les conditions soient réunies pour la tenue du 7e Sommet des chefs d'Etat maghrébins dans les plus brefs délais», a déclaré M.Benyahia lors de la commémoration du 50e anniversaire de la Conférence maghrébine de Tanger. En panne depuis 1994, l'Union du Maghreb, qui regroupe la Libye, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie, n'arrive toujours pas à redémarrer. La tentative lancée par les cinq partenaires en mai 2005 pour tenir un sommet à Tripoli avait, rappelle-t-on, avorté. Pourquoi le projet n'a-t-il pas abouti? La réponse ne semble pas aussi évidente, tant la cause évoquée, le dossier de décolonisation du Sahara occidental, relève des Nations unies qui l'ont en charge depuis plus de trois décennies. Le secrétaire général de l'UMA a saisi l'occasion de la présence des responsables des pays concernés pour rebondir. Parmi les défis qu'affronte la région du Maghreb, explique M.Benyahia, «le développement durable, la sécurité alimentaire et la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, deux phénomènes étrangers aux sociétés maghrébines connues pour leur ouverture, leur modération et leur aspiration à la prospérité». L'idée du secrétaire général a eu apparemment un écho favorable de la part du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui a assisté à la cérémonie et qui a souhaité en substance que la commémoration du cinquantenaire de la réunion de Tanger de 1958 puisse contribuer à consolider l'UMA, en vue de la réalisation de ses objectifs. Le Royaume chérifien s'est également montré favorable. «Nous souhaitons que l'UMA se concrétise», a déclaré de son côté le Premier ministre marocain Abbas El Fassi. Or, ces déclarations semblent plus de circonstance, qu'exprimant une volonté réelle de dépasser les difficultés actuelles qui entravent l'édification de l'UMA. Preuve, les pays membres ont dit la nécessité de relancer le projet sans pour autant s'engager. Le problème du Sahara occidental, la fermeture des frontières, l'absence d'échanges commerciaux entres les pays de la région, ce sont autant de facteurs qui démontrent la complexité de la donne. Créée en 1988 à Zéralda, intronisée en 1989 à Marrakech, l'UMA s'était fixé pour objectif l'intégration économique et politique des cinq Etats membres. Par ailleurs, la participation de l'Algérie à cet événement a ravi le Royaume chérifien. «La présence de M.Belkhadem à Tanger est un honneur», a affirmé le Premier ministre marocain.