Le MRN monte, le MSP confirme et Ennahda s'écroule. Selon des sources bien introduites, un sondage bien fouillé, effectué sur un large échantillon d'électeurs, indique que les islamistes bénéficient à la veille des législatives d'une position leur déroulant un tapis rouge vers le palais de Zighoud-Youcef. Nos sources ont constaté que le vide laissé par les partis du camp républicain, et qui boycottent le prochain scrutin, donnerait l'avantage aux islamistes tel celui offert au Front national en France par les abstentionnistes. L'analyse des résultats de ce sondage fait état d'une montée en flèche du MSP dont la présence au gouvernement et à l'APN n'apparaît pas comme une entrave à son implantation et à son expansion dans les 48 wilayas du pays. Grâce à un électorat plus au moins stable, préservé par le renforcement des structures du parti, indiquent nos sources, le mouvement du cheikh Nahnah, dont le réservoir électoral se recrute dans les milieux de la classe moyenne conservatrice, a su arrondir les angles par un discours islamiste modéré. Il s'est, visiblement, appuyé sur le fait que cette classe est séduite par le discours islamiste ne prônant pas le changement des fondements des institutions républicaines. A ce propos, les constats faits par nos sources convergent vers le fait que le MSP a accompli avec brio sa politique d'entrisme sans pour autant nuire à son image auprès de ses électeurs. Pour le mouvement Islah de Abdellah Djabellah, les conclusions du même sondage font état d'une évolution tout autant étonnante que phénoménale. Durant toute la période des années 90, le cheikh Djabellah n'a cessé de puiser dans l'électorat du parti dissous. Usant d'un discours radical et pro-FIS, le mouvement Islah a, selon nos sources, non seulement, capté la sympathie de l'éle-ctorat du parti de Abassi Madani, actuellement largement acquis grâce à la présence des anciens du FIS sur ses listes électorales. De plus, le même Djaballah a su capter l'intérêt d'une large frange de la société, désabusée et déçue par les partis dominant la scène politique, au point où une réédition de l'épisode de décembre 91 ne serait pas pour leur déplaire. Le discours franchement radical, aux relents populistes du MRN, estiment nos sources, est de nature à confirmer une sorte de vote-sanction contre le RND et le FLN. Cette éventualité a été mise en évidence par ce sondage, notamment à l'est du pays. C'est d'ailleurs cela qui montre l'aspect phénoménal de la montée de Islah. Le plus impressionnant, concluent les différentes analyses des résultats de ce sondage, c'est l'expansion sans précédent du mouvement Islah dans les wilayas de l'Est, traditionnellement bastion du FLN. Ce dernier, grâce à la nouvelle dynamique insufflée par son secrétaire général, est en train de regagner le terrain perdu ces dix dernières années. On signale, à ce propos, que les intentions de vote en sa faveur sont en nette augmentation, mais cette remontée dans l'estime des populations n'est pas assez forte, pour contrebalancer le poids grandissant du parti de Djaballah. En ce qui concerne l'autre formation de la majorité, à savoir le RND, sa popularité, si tant est qu'il en ait, est en chute libre à travers tout le territoire national. A ce titre, la gestion des dossiers politiques, et essentiellement ceux des collectivités locales du FLN et du RND, aurait joué de mauvais tours à ces deux derniers profitant largement aux islamistes et plus particulièrement au MRN lui permettant, en fait, de faire le plein dans un gisement représentant près de 60% du réservoir électoral national. Dans le camp islamiste, l'on notera, selon les analystes, que le grand perdant n'est autre que le mouvement Ennahda qui, affirment nos sources, est laminé dans toutes les régions du pays. On annonce que beaucoup d'électeurs d'Ennahda se sont automatiquement tournés vers le MRN de Djaballah. Il ne restera donc pas grand-chose de la trentaine de sièges qu'il occupe à l'APN. A la lumière de toutes ces données, prévisibles selon certains et inattendues selon d'autres, le boycott du FFS, RCD et des autres formations du camp démocrate, ce sont autant de voix perdues et de sièges gagnés par le MSP et El Islah au détriment de «la famille républicaine». Le boycott, concluent nos sources, créerait un déséquilibre qui ne pourrait être comblé par le retour du FLN.