L'expo marque la reconnaissance de la Nation algérienne à ces grands artistes qui, par leur talent, leur courage et leur sincérité, ont contribué à sa renaissance. Les artistes internationaux et la révolution algérienne est le thème d'une exposition qui se tient au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger et se poursuivra jusqu'au 31 mai 2008. Celle-ci entre dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe 2007. L'exposition a été inaugurée par Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. Cette exposition est placée sous le patronage du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Elle est organisée par le Musée national d'art moderne et contemporain et l'Office national des droits d'auteurs. Cette exposition rend compte de manière démonstrative des différents aspects du thème. Pour la première fois, sont réunies, grâce aux artistes, ayants-droit, musées publics et collectionneurs privés, ces oeuvres signées des grands noms de la peinture moderne et qui, dénonçant la condition coloniale du peuple algérien, les exactions à son encontre ou l'usage massif de la torture, sont des témoignages précieux de la solidarité de l'art moderne et contemporain pour l'Algérie en lutte. Autrement dit, de véritables plaidoyers pour la paix. L'ensemble de ces oeuvres répondent à divers liens, en l'occurrence la violence, la dénonciation, la souffrance, l'abstraction lyrique et le témoignage. Comment ces artistes peuvent-ils aider à hâter l'unité et la solidarité du peuple algérien? Telle est la question à laquelle tend à répondre l'exposition. Preuve en est que les produits culturels sont porteurs d'émotions, de sentiments, d'idées, de pensées, de signes, de symboles, de valeurs et de messages, plus ou moins intenses, qui atteignent la sensibilité des personnes. En outre, ils permettent de renforcer les ressorts psychologiques, de se libérer des pratiques rétrogrades. De plus, ils produisent des effets positifs sur les habitudes et les attitudes, les motivations et les comportements et ils suscitent des sentiments élevés du respect de la vie humaine. Ainsi, ils aideront à combattre l'exclusion et à instaurer une culture de la paix. Ces artistes ont pu aussi avoir une influence positive sur l'esprit d'un peuple, sur l'image du pays, sur ses options et ses orientations. Ils ont pu aussi apporter une contribution aux échanges et aux grands courants mondiaux de civilisation, au dialogue des cultures. Et pourtant, cet événement fut une première dans le genre. Cependant, force a été de constater le manque d'engouement de la population pour ce genre d'événements culturels. Cette exposition est surtout l'expression d'une reconnaissance marquée de la Nation algérienne à ces grands artistes qui, par leur talent, leur courage et leur sincérité, ont contribué à sa résurgence. Pendant la guerre de Libération nationale, la solidarité internationale à l'égard du peuple algérien prit de multiples formes. Celle des artistes de toutes disciplines ne fut pas la moindre et, parmi eux, les peintres, sculpteurs et graveurs, se distinguèrent par la production d'oeuvres marquantes qui témoignent encore, aujourd'hui, de leur sensibilité et de leur engagement. Des noms aussi prestigieux que ceux de Picasso, Matta ou Masson, grandes figures de l'art mondial, se trouvent, dès lors, associés à cet élan extraordinaire en faveur de l'indépendance algérienne. Ce mouvement de solidarité artistique, concentré autour des années 50, s'appuie sur deux éléments: la peinture moderne algérienne qui voit le jour à partir d'un noyau de pionniers (Benanteur, Issiakhem, Khadda, Mesli...) lesquels se sont rendus à Paris pour étudier et découvrir l'art moderne, d'une part, et l'art contemporain universel qui s'impose dans le monde à travers une multitude de courants et tendances reconnus comme une étape radicalement nouvelle de l'histoire de l'art. Il est vrai que l'art moderne algérien naissant est fondamentalement un «art de rupture avec l'orientalisme», instrumentalisé par la colonisation. Il est dans ses sources picturales anciennes une «affirmation de la revendication nationale» d'identité et d'indépendance. De même, l'art moderne universel, en rupture avec le classicisme, se caractérise par un «respect de l'identité artistique des peuples colonisés» et il s'accompagne de «positions politiques» forgées dans la résistance au nazisme et aspirant à la liberté des peuples et des individus. Aussi, l'art moderne algérien se «reconnaît» dans l'art moderne universel tandis que celui-ci «reconnaît comme juste» le combat du peuple algérien. C'est pourquoi, il semble nécessaire de faire découvrir l'histoire à notre communauté et de la réconcilier avec elle-même.