La résistance de Menasra aurait sans aucun doute induit le blocage du congrès. Abdelmadjid Menasra, le principal rival de M.Bouguerra Soltani, jette l'éponge. Il s'est retiré, hier, officiellement de la course pour la présidence du MSP. Après une résistance qui aura duré 3 jours, il a fini par fléchir et céder le terrain à son chef. Il était 15h00 lorsque ce dernier se dirige à la tribune officielle du congrès, invitant par la même son frère ennemi Soltani à le rejoindre. Un grand moment d'émotion mais aussi de suspense pour les congressistes. Menasra annonce officiellement qu'il ne sera pas candidat pour le poste de président du parti. Le choc est grand pour ses alliés et un grand moment de soulagement pour ses adversaires. Menasra quitte la salle sous un tonnerre d'applaudissements, suivi des congressistes qui ont cru en ses chances jusqu'à la dernière minute. Il refuse de faire la moindre déclaration à la presse. Il se retire dans le silence, emportant avec lui le secret de ce revirement. Abderrezak Mokri, le bras droit de Soltani, reconnaît, en des termes à peine voilés, que le retrait de Menasra est une conséquence logique du blocage qu'a connu le congrès depuis son ouverture. La résistance de Menasra aurait, sans aucun doute, induit le blocage du congrès. «Nous avons enregistré de sérieuses divergences sur le règlement intérieur du congrès et le statut principal. Aucune des parties concernées n'a voulu faire de concession. Grâce à Dieu et à la sagesse des militants nous avons pu dépasser cet obstacle», a-t-il précisé. Le congrès, désormais, pourra rattraper le temps perdu: «Nous allons soumettre le nouveau règlement intérieur au vote ainsi que le statut, sans oublier bien évidemment l'article 61 qui permet aux congressistes d'élire le président du parti» ajoute-t-il. Cap après sur le bilan financier et moral avant l'élection du président. Force est de constater que le retrait de Menasra ne constitue pas une surprise pour les observateurs. Des informations allant dans ce sens ont circulé depuis le début du congrès. «Menasra ne fait pas consensus au sein du parti mais aussi dans les rouages du pouvoir. Ses critiques formulées contre la réconciliation nationale, la gestion de la situation sécuritaire ainsi que sur l'Alliance présidentielle l'ont affaibli davantage. Effectivement, il a essayé de se rétracter ces derniers moments. Mais le mal est déjà fait», nous confirme un cadre du parti. «Menasra est entouré de mauvais conseillers» pense notre interlocuteur qui estime que Menasra aura beaucoup à gagner s'il se retire. «Les congressistes sont acquis à Soltani. Peu importe les moyens utilisés par ce dernier pour les attirer. Bouguerra sera président avec une large majorité.» Effectivement, depuis l'ouverture du congrès, mardi 29 novembre, les chances de Soltani se confirment de plus en plus. La stratégie mise en place par ses alliés a fermé le jeu au départ. Une source proche du parti, qui misait aussi sur le retrait de Menasra, estime que le geste de ce dernier porte sérieusement préjudice au futur président du parti: «Il faut comprendre que Menasra et ses alliés ont compris, dès le premier jour, que la bataille est perdue. Mais ils ont conçu leur propre stratégie pour prouver à l'opinion publique nationale que le congrès est entaché d'irrégularités. Ce qui est le cas faut-il le reconnaître. Bouguerra Soltani sera un président affaibli même s'il obtient la majorité absolue. Et ce spectre le poursuivra durant la durée de son mandat», affirme notre interlocuteur. Selon les dernières informations recueillies dans les coulisses du congrès, un compromis aurait été trouvé entre les deux parties rivales au sein du parti. Menasra aurait conditionné sa démission par le maintien de l'article 61 qui donne au conseil consultatif la prérogative d'élire le président du parti.