Ils réclament l'effacement total de leurs dettes ainsi que l'élaboration d'un statut particulier. Les chauffeurs de taxi reviennent à la charge. Ils préparent une grève nationale. C'est ce qu'a déclaré, hier, à L'Expression, le président du Comité national des chauffeurs de taxi (Cnct) affilié à l'Ugcaa, Hocine Aït Braham. «La corporation est insatisfaite quant à la prise en charge de ses revendications», a-t-il affirmé. Cette fois-ci, le Comité sera soutenu dans son action par l'Union nationale des chauffeurs de taxi qui rejoint le mouvement de protestation, indique notre interlocuteur. D'ailleurs, une réunion de coordination s'est tenue, hier, entre les représentants des deux organisations pour finaliser les procédures relatives au débrayage. «Une conférence de presse sera animée dimanche prochain afin d'annoncer officiellement la date et la durée du débrayage», a annoncé le président du Cnct. «Nous avons essayé par tous les moyens de concrétiser nos revendications à travers des correspondances et des réunions avec les parties concernées, cependant, nos tentatives étaient vaines», a déploré M.Aït Braham et d'ajouter que «les problèmes discutés lors des différentes rencontres avec le ministère des Transports et la direction des Impôts n'ont, à ce jour, pas été résolus». Il souligne que le Comité, qui compte 50.000 adhérents, active depuis des mois pour assurer une bonne organisation du débrayage national. Pour cela, des rencontres régionales se sont déroulées un peu partout à travers différentes wilayas du pays, notamment à Alger, Mila, Sidi Bel Abbès, Mascara et Oran. La dernière en date a été tenue à Boumerdès. Quant au conseil national du Cnct, son président informe qu'il a été tenu le 27 avril dernier à Alger. «Nous avons informé la base de la situation actuelle concernant la prise en charge de notre dossier. La corporation a ainsi été unanime à opter pour l'organisation de la grève. C'est un choix qui nous a été imposé», a indiqué M.Aït Braham. Les chauffeurs de taxi soulèvent la même plate-forme de revendications. Il s'agit du règlement du problème des impôts ainsi que l'élaboration d'un statut particulier. M.Aït Braham fait part de l'inquiétude de la corporation, au nombre de 150.000 à l'échelle nationale dont plus de 12.000 à Alger, inhérente aux sommes colossales imposées par l'administration fiscale. «Nous sommes face à une situation catastrophique vis-à-vis des impôts parce que les services du fisc ne prélevaient pas d'impôts sur l'activité des taxieurs. Aujourd'hui, on exige des chauffeurs de taxi le paiement des arriérés en impôts accumulés depuis 30 ans. Le cumul peut aller pour beaucoup jusqu'à 50 millions de centimes. Les taxieurs doivent aussi s'acquitter dans leurs charges fiscales de taxes comme la TVA qui est très élevée», se révolte-t-il. La commission propose ainsi l'effacement total, pour tous les taxieurs, de leurs dettes cumulées de 1992 à ce jour.