Le nouveau chef du Kremlin a prêté serment hier, devenant ainsi le troisième président de la Russie post-soviétique. Une cérémonie d'investiture s'est déroulée hier au Kremlin, lors de laquelle Dimitri Medvedev est devenu officiellement le troisième président de la Russie post-soviétique, succédant à Boris Eltsine et Vladimir Poutine, respectivement. Il a solennellement prêté serment sur la Constitution, devenant à 42 ans, le président de la deuxième puissance mondiale. Dans une brève déclaration, M.Medvedev a juré de «défendre les libertés» en Russie et de «servir fidèlement le peuple», en présence de quelque 2400 invités et du président sortant, Vladimir Poutine. Le nouveau président, élu triomphalement le 2 mars dernier a, d'autre part, affirmé que sa priorité sera de poursuivre le «développement des libertés civiques et économiques», affirmant compter sur le «soutien» de son prédécesseur. «Je ferai tout pour que la sécurité de nos citoyens soit, non seulement garantie par la loi, mais assurée réellement par l'Etat», a souligné le nouveau chef du Kremlin. «Ces dernières années, nous avons créé une base solide pour le développement continu (du pays), pour des décennies du développement libre et stable (...) Nous devons surmonter le nihilisme juridique qui freine le développement moderne», a encore dit M.Medvedev. Le président sortant, qui a pris auparavant la parole, a estimé, pour sa part, que la Russie avait réalisé «une percée» pendant ses huit ans de présidence (2000-2008) et souhaité «bonne chance» à son successeur, qu'il avait lui-même choisi. «Le devoir de prendre soin de la Russie a été et reste mon devoir suprême. Je l'ai accompli toutes ces années et je l'accomplirai toujours», a souligné le président sortant. «Il y a eu des erreurs (...) mais nous avons réussi à réaliser une percée. Désormais, nous nous fixons des objectifs, non pour deux ou trois mois à venir, mais pour 20-30 ans. Et ces objectifs sont à notre portée», a insisté M.Poutine, lequel restera au pouvoir en tant que chef du gouvernement. De fait, le président Medvedev à peine investi, a immédiatement proposé hier au Parlement son prédécesseur au poste de Premier ministre, selon le service de presse du Kremlin. La Douma (chambre basse du Parlement), contrôlée aux deux-tiers par le parti «Russie unie» de Vladimir Poutine, se prononcera aujourd'hui sur la candidature du nouveau Premier ministre. Son approbation est quasiment acquise d'autant que M.Poutine avait déclaré, à l'issue de l'élection de «son» candidat à la présidence, qu'il «acceptera» le poste de Premier ministre que M.Medvedev lui a spécialement «réservé». Avec la prise de fonction au Kremlin de Dimitri Medvedev et avec Vladimir Poutine au gouvernement, c'est en fait un pouvoir bicéphale qui dirigera la Russie. Mais la question qu'observateurs et analystes se posent, est de savoir quelle sera «la répartition de la réalité des pouvoirs» à Moscou et qui sera le «véritable» maître du pays.