«La situation est telle que des étudiants sont obligés, pour survivre, de recourir à des expédients qui attentent à la dignité de leur vocation intellectuelle», a précisé Brahimi Ali. La situation sociale que vivent les étudiants algériens ne cesse de se dégrader au fil des jours. Le groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), vient de tirer la sonnette d'alarme sur l'un des problèmes cruciaux auxquels fait face cette entité intellectuelle. Il s'agit, en effet, de la bourse allouée par l'Etat à l'étudiant. Celle-ci doit être revue en hausse. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, M.Ali Brahimi, député dudit parti démocrate, parle de misère financière. En 24 ans de parcours, la participation de l'Etat est insignifiante puisque elle n'a augmenté que de 300 dinars. Devant cette situation inquiétante, M.Brahimi interpelle le ministre de l'Enseignement supérieur afin d'augmenter cette bourse. «Considérant que l'étudiant débourse quotidiennement 30DA pour le petit déjeuner, 30DA pour le goûter, inexistant dans les restaurants universitaires et 20DA pour une boisson fraîche», les frais de restauration de l'étudiant moyen sont de 2400DA mensuellement. Dans un autre chapitre, le député du RCD est allé jusqu'à donner, avec précision, les frais que peut dépenser chaque étudiant. Et de signaler, une fois de plus, que les 900DA accordés aux étudiants depuis 2001, ne serviront pas à grand chose. Dans ce communiqué, M.Brahimi a aussi évoqué l'ensemble des dépenses des familles ayant au moins un étudiant. En termes de chiffres, le député précisera qu'«une famille possédant un seul étudiant doit débourser plus de 5135DA chaque mois.» Encore une fois, Brahimi Ali appelle le ministre Harraoubia à se pencher sur le sort de ces familles ayant à charge plusieurs étudiants et dont le revenu du père frôle le Smig, à savoir 12.000DA. «La situation est telle que des étudiants sont obligés, pour survivre, de recourir à des expédients qui attentent à la dignité de leur vocation intellectuelle», lit-on dans le communiqué. A se fier aux propos du représentant du groupe parlementaire du RCD, l'enseignement n'est plus gratuit dans notre pays. Et de poursuivre que les enfants des classes pauvres seront de plus en plus exclus du bénéfice, désavantagés dans la poursuite de leurs études au sein de l'Université algérienne au détriment de l'économie nationale. Plus explicite, le député insiste pour que cette situation cesse: «L'Etat doit permettre à ses futurs cadres de vivre dignement et à se vouer uniquement à leurs études.» Ce problème de bourse, faut-il le préciser, n'est qu'un handicap infime dans la vie quotidienne de l'étudiant. Les différents débrayages qu'ont connus plusieurs universités sont le meilleur exemple de ce mécontentement estudiantin.