Les amnistiés de l'AIS n'iront pas aux législatives. C'est la décision qu'a prise l'ancien membre du majless echoura du parti dissous Boukhamkham, à l'issue d'une rencontre qu'il a eue avec le premier responsable du mouvement Ennahda, Lahbib Adami, la veille de la clôture des listes électorales au siège du parti (Télemly). Boukhamkham voulait protester contre le forcing des militants du parti d'Adami à Constantine, qui a empêché que son représentant, issu du parti dissous, Mokhtar Merah, d'aller aux législatives. Ancien président de l'APW de Constantine, Mokhtar Merah se vantait déjà, dans une interview parue dans l'hebdomadaire local Ennour, d'être tête de liste du parti d'Adami dans la ville des Ponts suspendus. En effet, les militants et les cadres du parti ont fait une proposition et obtenu que le nom de l'actuel député du parti et membre de la commission financière du parti à l'Assemblée, M. Belmoukhi, soit tête de liste du parti dans la région. Ce dernier est perçu comme un homme intègre, représentatif du parti dans la région et surtout considéré comme un proche du leader du mouvement. Il y a quelques mois, les amnistiés et quelques-unes des anciennes figures de proue du parti dissous avaient obtenu l'assurance d'un haut responsable militaire de participer aux prochaines législatives sans pour autant être inquiétés par la presse et surtout pas par la classe politique. Madani Mezrag faisait souvent des allées et venues entre Baraki et Alger pour justement discuter avec les responsables du parti d'Adami sur les modalités de placement des éventuels candidats. Boukhamkham avaient privilégié les anciens responsables du parti dissous aux amnistiés de l'AIS, considérant que c'était risqué pour le moment de s'afficher en leur compagnie sur la scène politique. Les nouveaux développements de la scène politique et surtout le forcing opéré par le SG du RND, Ahmed Ouyahia, et les barrages mis par le ministre de l'Intérieur, aux dossiers de candidatures émanant des amnistiés ont poussé le responsable des candidats du parti dissous, Abdelkader Boukhamkham, à retirer ses candidats. Un retrait qui conforte, semble-t-il, le courant du parti dissous opposé aux élections, l'auteur de cette initiative serait Ali Benhadj qui en a confié la conduite à Moghni. Ce dernier avait même démenti qu'il était candidat d'Ennahda à Alger. Une rumeur qui avait circulé il y a quelques jours à Bab El-Oued, annonçant ainsi un retour croissant du parti dissous dans son bastion de révolte. Mais ce retrait n'est pas une fin de mission en soi, puisque ces candidats n'ont tenu à afficher leur retrait des législatives que pour se préparer, selon certaines indiscrétions, aux prochaines élections locales. Des locales qui avaient été remportées, à la surprise générale, en 1990 par ces mêmes candidats qui, aujourd'hui, rêvent d'une réhabilitation politique.