Si d'ici là rien n'est fait, cette institution risque de se retrouver le dos au mur dans, au plus tard, dix années. Au ministère des Finances, c'est la ressource humaine qui manque le plus. Même si, pour le moment, les clignotants son à l'orange, il n'en reste pas moins que, si d'ici là rien n'est fait, cette institution risque de se retrouver dos au mur dans les prochaines dix années. Le diagnostic fait peur. Il est même sévère. «Nous avons pris conscience de ce danger depuis quelque temps déjà, d'autant que les cadres à employer au ministère des Finances doivent avoir des qualifications particulières», estime Mazari Belkacem, directeur des ressources humaines au ministère des Finances. Lors d'un point de presse, animé hier, à Alger, consacré à la présentation de l'organigramme du ministère des Finances, M.Mazari a indiqué que l'institution qu'il représente «pourrait se retrouver en manque flagrant de ressources humaines». Dans certains secteurs relevant de ce département, ce casse-tête chinois se pose déjà. Belkacem Mazari citera, entre autres, les Douanes algériennes qui pâtissent d'un manque en receveurs douaniers. Le conférencier s'est contenté de citer cet exemple, car la liste semble plus longue que cela. Il y a lieu de s'interroger, dès lors, sur la destination des milliers de diplômés qui quittent annuellement les universités algériennes. Où sont-ils? Que deviennent-ils? S'il est vrai que le phénomène de la fuite des cerveaux s'est amplifié, néanmoins il reste des diplômés qui pâtissent encore sous le joug impitoyable du chômage. Le ministère des Finances, rappelle-t-on, n'est pas la seule institution qui souffre du manque de cadres, lorsque l'on sait que plusieurs autres départements, dont certains sont perçus comme la clé de voûte de l'Etat algérien, souffrent du même mal. Au niveau du département de Karim Djoudi, pour parer à cette éventualité, l'on a déjà mis en place l'organigramme en novembre 2007. Les points saillants de ce plan, sont, entre autres, le recrutement des diplômés universitaires et la formation intensive. «Nous tablons beaucoup sur ces deux options, pour éviter la crise de ressources humaines qui ne cesse de nous menacer» affirme, avec rigueur, le directeur des ressources humaines au ministère des Finances. S'agissant de la formation, elle est dispensée en majorité sur le territoire national, notamment au niveau des instituts spécialisés en finances et gestion. Il convient de noter que quelque 61.000 employés activent actuellement au sein des organismes relevant du ministère des Finances. 17% d'entre eux ont entre 30 et 40 ans; 40% ont entre 41 et 50 ans. Quant aux employés dont la tranche d'âge oscille entre 51 et 60 ans, celle-ci est estimée à 38%. «De par son expérience, et le savoir-faire acquis tout au long de sa carrière, cette catégorie d'employés est considérée comme étant la mémoire du ministère» estime le directeur des ressources humaines au ministère des Finances. Belkacem Mazari a indiqué, par ailleurs, que cette année «80 jeunes ont été promus à des fonctions supérieures. Ces jeunes sont la relève de demain qu'il nous faut encourager, notamment en leur assurant un cadre de travail agréable, et des formations continues dans le domaine». Toujours en transmettant un bilan chiffré des ressources humaines du département qu'il représente, M.Mazari a souligné que les femmes représentent 19% du total des employés du ministère des Finances, «et le nombre ne cesse d'augmenter».