La situation financière de Sonelgaz devient de plus en plus problématique. Sans la subvention de l'Etat ou le recours à l'augmentation des tarifs, l'entreprise peut générer, dans quelques années, une crise énergétique. «Sonelgaz a besoin d'argent, nous ne pouvons pas continuer de soutenir seuls le programme d'investissement 2007-2012, afin de répondre à la demande des clients. On propose aux pouvoirs publics soit de subventionner l'entreprise, soit de la recapitaliser avec rachat de la dette», a déclaré, hier, le président-directeur général du groupe Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, au centre de formation de Ben Aknoun. Le groupe Sonelgaz a lancé un nouvel emprunt obligataire qui s'élève à plus de 25 milliards de dinars, destiné au grand public. Cet emprunt obligataire permettra de réaliser d'importants projets d'investissement, notamment l'augmentation de la production de l'électricité et du gaz et la réhabilitation des ouvrages de production et transport d'électricité. En effet, le plan d'équipement 2008-2013 nécessitera une enveloppe de 1 352 120 milliards de dinars, dont 754 984 MDA seront à la charge de Sonelgaz. Le montant de cet emprunt pourra être porté à trente milliards de dinars. Le remboursement des obligations se fera au pair, sur la base de la valeur nominale en une seule fois, à la date de jouissance, le 1er juin 2014. Ces obligations portent intérêt au taux de 3,75% (la 1re année), 4% (la 2e année), 4,5% (la 3e année), 5% (la 4e année), 5,5% (la (5e année), 6,5% (la 6e année). Cette opération permettra aux souscripteurs de vendre et d'acheter les obligations selon le cours de la bourse. Pour rappel, depuis 2004, Sonelgaz a procédé au lancement de quatre emprunts obligataires, trois par voie institutionnelle et un destiné au grand public. Les précédents emprunts durant la période 2005-2006 s'élèvent à 57,5 milliards de dinars. Par ailleurs, M. Bouterfa a fait savoir que la croissance moyenne annuelle de l'énergie électrique en Algérie est de 6,7%, de plus pour couvrir la demande d'ici à 2017, les investissements en production d'électricité s'élèveront à près de 885 milliards de dinars, soit l'équivalent de 12,3 milliards de dollars. En termes de perspectives, M. Bouterfa a signalé que la demande en énergie électrique en Algérie devrait connaître une croissance moyenne de 6,7% par an, passant de 31 000 GWh en 2007 à plus de 55 515 GWh en 2016. Une demande qui s'accompagnera, rien qu'en matière de production, d'une puissance maximale installée devant passer de 6 411 MW en 2007 à environ 11 230 MW en 2016. Dans la même perspective, l'orateur a signalé que le nombre de clients passera de plus de 6 millions en 2007 à près de 8 millions en 2016.