Compte tenu de son ambitieux programme d'investissement, le groupe Sonelgaz a besoin d'argent, a déclaré hier le P-DG de la compagnie, M. Noureddine Bouterfa, lors de la cérémonie de présentation du nouvel emprunt obligataire, destiné au grand public sur une durée totale de six ans, qui s'est déroulé au centre de formation de Ben Aknoun. Cet emprunt obligataire, effectif depuis hier, porte sur la levée de 25 milliards de dinars, réparti en 5 millions d'obligations ordinaires d'une valeur nominale de 5 000 dinars chacune. Les intérêts alloués aux obligations émises sont à taux progressifs et payables annuellement. Ils s'élèvent à 3,75% la 1re année, 4% la 2e année, 4,5% la 3e année, 5% la 4e année, 5,5% la 5e année et à 6,5% la 6e année. Le remboursement des obligations se fera au pair, sur la base de la valeur nominale en une seule fois à la date de jouissance le 1e juin 2014. Les banques impliquées dans cette opération financière sont la BNA, la BADR, la BDL, la BEA, BNP Paribas, CNEP Banque, le CPA et Société Générale Algérie. Cette opération servira à financer en partie le programme d'investissement du groupe prévu pour l'année 2008 et qui consiste notamment en la réalisation d'ouvrages de production d'électricité, de transport d'électricité, de transport de gaz et la réhabilitation des ouvrages de production et de transport d'électricité. Cet emprunt obligataire constitue le cinquième que lance Sonelgaz depuis 2004. En plus des trois emprunts institutionnels qu'elle a déjà lancés (2004 pour 20 milliards DA, 2005 pour 10 milliards DA, 2006 pour 12 milliards DA), Sonelgaz a lancé en 2005 un emprunt grand public qui lui a permis de lever 15 milliards de DA. C'est donc fort de cette expérience que le groupe a lancé ce deuxième emprunt grand public. Selon les chiffres révélés hier, le bilan de l'emploi des précédents emprunts s'élève à 57,5 milliards de dinars. Il convient de rappeler que cette entreprise publique trouve toujours des difficultés pour financer son plan d'investissement, notamment avec l'absence d'augmentations des tarifs, seule source de revenu. Le programme d'investissement à moyen terme (2009-2012) nécessitera une enveloppe financière de l'ordre de 618 116 millions de dinars. Cet argent sera puisé dans trois sources, en l'occurrence les recettes de l'entreprise, les dotations de l'Etat et l'emprunt obligataire. Même si, comme l'a expliqué M. Bouterfa, le problème de financement ne se pose pas à court terme, le financement des programmes à moyen et long termes risque de poser problème, si des solutions ne sont pas trouvées. Il a rappelé à cet égard que l'Etat ne subventionne pas Sonelgaz. Fidèle à sa vision de la problématique, M. Bouterfa a réitéré sa position qui consiste à dire qu'en l'absence d'augmentation des tarifs d'électricité qui, selon lui, ne reflètent pas les coûts réels, l'Etat devra consentir des subventions à l'entreprise pour lui permettre d'être à la hauteur des défis qui pointent à l'horizon. A ce titre, il dira que l'Etat a une panoplie de solutions. Outre les subventions, le P-DG de Sonelgaz a évoqué l'éventualité de recapitaliser l'entreprise et lui permettre ainsi d'effacer une partie de ses dettes. En conclusion, M. Bouterfa a indiqué qu'il avait encore beaucoup de choses à faire, notamment dans la distribution d'électricité.