Il y a eu une succession d'événements qui n'ont pas été sans conséquence sur cette manifestation. La 41e édition de la Foire internationale d'Alger a véritablement été caractérisée, oui caractérisée, par le manque d'intérêt qu'elle a suscité pas seulement chez le grand public, mais aussi chez les médias. Ces derniers, habituellement très attirés par de pareilles manifestations, ont presque passé sous silence l'événement, pourtant international. Et pour cause, depuis le début de cette dernière, qui a débuté le 7 juin dernier, rien n'allait comme prévu, et une succession d'événements inattendus ont eu raison de l'enthousiasme légendaire de la presse et même des citoyens au rendez-vous annuel. Parmi ces événements, citons en premier, ceux en relation avec la question sécuritaire. Deux jours avant l'ouverture de la foire, un attentat kamikaze visant une caserne de la Garde républicaine a causé la mort de trois militaires. L'attentat perpétré a eu lieu à quelques kilomètres de l'emplacement de la Foire internationale. Même s'il était très loin du lieu du déroulement de la Foire, un deuxième événement est survenu. Il a visé Razel, une société française. L'attaque a causé la mort de deux personnes, un ingénieur français et son chauffeur de nationalité algérienne. Ces événements, apparemment isolés, n'ont pas manqué de jeter un vent de panique chez les organisateurs et les exposants. Et c'est donc en raison de ces événements que l'inauguration officielle de la FIA par le président de la République a été reportée. Un report, de deux jours qui, selon certains échos, n'a pas été du goût des participants. En effet, cette inauguration tardive a fait réagir plus d'un, puisqu'elle a fait perdre, non seulement un temps précieux, mais aussi un nombre important de contacts pour les exposants étrangers et algériens qui ont payé des frais de participation de sept jours. C'est donc toute l'organisation, les programmes d'exposition, des rencontres professionnelles et des activités d'animation qui ont été chamboulés. Les organisateurs, de leur côté, ont essayé de remédier à ce problème, non pas en prolongeant la foire de deux jours, mais en prolongeant les activités de standing et les horaires de fermeture jusqu'à 20 heures. Cette solution, faut-il le dire, est restée vaine, car tous les citoyens ne sont pas munis de véhicules personnels, et de ce fait, ils ne pouvaient pas se permettre de venir ou de rester jusqu'à une heure tardive. Et c'était compter sans la nonchalance des collectivité locales qui ne se sentaient pas du tout concernées par cet événement. Le manque flagrant de transports publics vers la foire, constitue la preuve formelle de ce désintéressement des collectivités locales pourtant directement interpellées. Cela étant, tous ces aléas n'ont pas dissuadé les exposants étrangers dont le nombre a pratiquement noyé celui des opérateurs nationaux. C'est dire tout l'intérêt que portent les firmes internationales au marché algérien dans le domaine commercial. Ainsi, sur les 1600 sociétés présentes à cette foire, on comptait 1066 étrangères et ce, malgré la baisse quantitative des firmes représentées. Tous ces problèmes auxquels ont été confrontés les participants nationaux et internationaux, ont laissé entrevoir un autre aspect de cette foire, celui de la désorganisation, du bâclage et presque du ratage. C'est donc sans grand étonnement que les quelque 1600 entreprises étrangères et nationales couvrant tous les secteurs confondus sont reparties avec un arrière-goût d'amertume laissé par cette foire et ce malgré la publicité et la médiatisation dont elle a fait l'objet à travers le monde, ces dix derniers mois. Les médias qui espéraient voir, à travers cette 41e édition de la Foire internationale, l'événement économique, culturel et professionnel ont, eux aussi, été déçus par cette manifestation internationale indifférenciée, et c'est sans grande surprise que la clôture, qui aurait pu se faire en apothéose, se déroula dans l'anonymat le plus total.