La persistance d'une liquidité abondante altère la perception des risques et, partant, accentue la vulnérabilité des marchés financiers en cas de choc non anticipé entraînant brusquement, par exemple, des défauts nombreux ou importants, ou une remontée de la volatilité. En effet, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a estimé hier que des «vulnérabilités» subsistaient encore dans la gestion des risques financiers et opérationnels des banques en dépit des efforts consentis dans la mise à niveau des dispositifs de contrôle interne. Intervenant lors du séminaire sur le contrôle interne des banques et établissements financiers, Mohamed Laksaci a souligné que certaines vulnérabilités demeurent tant au niveau des risques financiers que des risques opérationnels. Cet avertissement fait suite à l'importance de la concentration des crédits et des fraudes. Sur sa lancée, il met en garde les responsables financiers. «L'excès de liquidités dont disposent les banques actuellement ne doit pas éroder le strict respect des normes de gestion des risques crédit» souligne-t-il. Se référant à la crise des «subprimes» ayant secoué les places financières internationales, le gouverneur de la Banque d'Algérie soulignera que cette phase de turbulences «démontre aux banquiers l'importance d'une vigilance permanente aussi bien au niveau de la gestion des risques bancaires qu'à celui du développement des produits sous-jacents en tant que technique de couverture des risques». Aussi, recommande-t-il aux superviseurs des banques de renforcer davantage les techniques d'évaluation en mettant l'accent sur la supervision «pleinement fondée sur les risques et le suivi macro-prudentiel du système bancaire». Dans son intervention, M.Laksaci a rappelé l'ensemble du dispositif mis en place depuis 2002 par le Conseil de la monnaie et du crédit en matière de contrôle interne, en phase avec les principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace élaboré par le Comité de Bâle, ainsi que les mesures relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.