Globalement, le premier semestre de l'année en cours s'est caractérisé sur le plan économique à l'échelle internationale par la propagation des effets de la crise financière, dont l'origine est la crise des subprimes. On assiste en cette fin du 3e trimestre de l'année à l'aggravation de cette crise, avec la liquidation des plus importantes banques américaines et les conséquences qu'elle engendre sur la scène financière. La crise des crédits hypothécaires à risques a donc fini par contaminer presque tout le système financier mondial et fragiliser plusieurs banques de renommée internationale. En cette période de doute sur la solvabilité des institutions internationales, qu'en est–il de l'Algérie ? Pour le gouverneur de la Banque d'Algérie, l'Algérie est à l'abri de vulnérabilité ou de choc. Lors de la présentation de la note de conjoncture pour le premier semestre 2008 en marge de la réunion tenue avec les responsables des banques la semaine dernière, Mohamed Laksaci a rappelé l'importance de la stratégie de désendettement du pays. Selon lui, l'amélioration de la position financière extérieure de l'Algérie avait commencé en 2000. La dette extérieure a été ramenée ainsi à des niveaux soutenables, particulièrement depuis 2004 avec la mise en œuvre des remboursements de la dette extérieure par anticipation. En chiffres, l'encours de la dette extérieure à moyen et à long terme s'est situé, à la fin juin 2008, légèrement au-dessus de 4 milliards de dollars contre 4,889 milliards de dollars à la fin 2007, soit seulement 3,6% du PIB. Parallèlement, la dette publique interne est passée de 1 797,7 en 2006 à 1 200 milliards de DA en 2007, soit moins de 37% Selon les prévisions du Trésor, l'encours de la dette publique interne doit être encore réduit de 500 milliards de DA en 2008 pour s'établir à un niveau de l'ordre de 700 milliards de DA en 2009. Aussi, pour M. Laksaci, la diversification des devises de placement telle que menée par la Banque d'Algérie et la poursuite d'une gestion prudente des réserves de changes ont permis à l'Algérie de faire face, dans une grande mesure, aux turbulences actuelles sur les marchés financiers internationaux. Toujours rassurant, le gouverneur a fait savoir que la Banque d'Algérie a augmenté davantage les placements dans «les actifs non risqués». M. Laksaci a également noté que le niveau important des réserves officielles de changes (de l'Algérie) et la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar constituent, aujourd'hui, pour l'Algérie «une double garantie face à ce type de chocs externes». Mais, ces chocs risquent d'engendrer une baisse du prix du pétrole. Il y a donc lieu actuellement de préserver la viabilité à moyen et à long terme de la balance des paiements au moyen, et ce, à travers la mise en place d'une économie hors hydrocarbures pour assurer une compétitivité externe hors hydrocarbures, comme l'a souligné M. Lasksaci, lequel rejoint ainsi Ahmed Ouyahia qui avait, pour rappel, noté que l'économie nationale risquait d'en pâtir de la crise si les prix du pétrole chutent. Connaissant la dépendance de l'économie nationale vis-à-vis des hydrocarbures, les conséquences risquent d'être lourdes à long terme. C'est, en effet, la principale leçon qu'il faut tirer de cette crise qui se propage à grande vitesse à travers le monde, qui a poussé les décideurs à reprendre le chemin du nationalisme. S. I.