Il faut faire dix kilomètres pour avoir de l'eau Ouled Abès, hameau situé à 50 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya, regroupe 400 familles rurales rattachées administrativement à la commune de Sidi Fredj sur l'axe-frontalier algéro-tunisien dans la wilaya de Souk Ahras. Ces habitants font partie de la frange la plus indigente, touchée par la croissance vertigineuse du chômage évaluée à 30% de la population active de cette localité déjà déshéritée, frappée par la sécheresse et l'absence continuelle d'eau potable. Lors de notre déplacement sur les lieux, selon les représentants de cette mechta, cette situation dure depuis l'indépendance, les ressources hydriques sont absentes et la situation est alarmante. Pour se procurer le précieux liquide, expliquent-ils, ils sont contraints d'effectuer le déplacement jusqu'au chef-lieu de la commune de Sidi Fredj distant d'une dizaine de kilomètres. Les services de l'hydraulique leur ont interdit l'exploitation d'une source dont l'eau est saumâtre, impropre à la consommation. Subissant une paupérisation qui ne dit pas son nom, ces citoyens vivent le calvaire du manque d'eau au quotidien. Après plusieurs doléances introduites auprès des autorités concernées, les solutions n'ont été que provisoires. D'après les renseignements recueillis auprès des services techniques, la direction de l'hydraulique a fait l'étude d'un projet dans le cadre du programme sectoriel de développement 2002 pour l'approvisionnement en eau potable à partir d'un transfert du réservoir d'El Ouenza, qui, elle aussi, est alimentée à partir du barrage Aïn Dalia. Cette opération coûtera la bagatelle de 80 millions de dinars, mais la réalisation tardant à voir le jour, les services de l'hydraulique vont tenter de réhabiliter les anciens puits pour alimenter le réservoir principal afin de renforcer le débit et apaiser les souffrances de ce hameau même si ces solutions restent palliatives. Contactée par nos soins, la subdivision de l'hydraulique se dit consciente du problème et que des mesures d'urgence ont été prises avec la remise en service des forages de la commune de Taoura (voisine) avant le début de la saison estivale et augmenter ainsi les capacités de captage sur d'autres réserves (recensées). Ces opérations doivent s'effectuer en priorité pour rationaliser les ressources hydriques et éviter le spectre de la soif.