Ils auraient exigé des citoyens le paiement de la djizia. Les villages isolés de la wilaya de Tizi Ouzou semblent être la proie des éléments armés qui essaient de faire peser sur eux une main de fer. La réaction des gens ne s'est pas fait attendre. La situation sécuritaire est des plus délétères dans les régions isolées de la wilaya de Tizi Ouzou. Certes, les forces de l'ordre se sont déployées de manière à mieux contrôler la région et à empêcher les bandes de malfaiteurs et les groupes armés de faire des incursions dans les villages et hameaux, mais il arrive que, malgré cette forte présence de l'armée et des forces de sécurité, les éléments armés à l'affût de la moindre «opportunité» essaient de pressuriser l'habitant. Ainsi et avec l'épisode douloureux des enlèvements, voici le temps des menaces qui planent, apparemment, sur les possédants et autres gros commerçants habitant les régions isolées qui se plaignent de ce que les terroristes leur auraient adressé des avertissements. Ils leur demandent, disent certains de ces commerçants, de payer la djizia, et dans le cas contraire, ils s'exposent à des représailles pouvant aller jusqu'à la mort ou au kidnapping. Selon des sources, ces commerçants refusent, pour le moment, de céder à ce chantage et font confiance aux services de sécurité. Il semble que ces derniers auraient été informés et auraient donc conseillé une conduite à tenir. Le moyen de vérifier ces assertions. D'autres sources, comme pour amener de l'eau à leur moulin, affirment que «des commerçants, au temps où le terrorisme avait une certaine capacité de nuisance, payaient une sorte d'impôt pour être tranquilles». Mais avec le redéploiement perceptible des forces de l'ordre et cette efficacité des forces de sécurité, les gens ont retrouvé une certaine confiance et refusent, désormais, de s'acquitter de cet impôt. D'où ces menaces. En certains endroits de la Haute Kabylie, des familles entières ont laissé leurs habitations et des villages entiers se sont vidés de leurs habitants. On explique cet exode comme étant la résultante de plusieurs facteurs. Les gens, ne trouvant plus de ressources sur place, ont été obligés d'émigrer ailleurs, laissant leurs maisons. On dit également que ces «fuites» seraient le fait des passages fréquents des éléments armés. Certes, tout le monde dit que pour le moment, personne ne s'est inquiété, mais qui peut faire confiance à ces gens-là? Par contre, les entrepreneurs, les commerçants et autres possédants ont, pour une grosse majorité d'entre ceux qui habitent ces villages et hameaux isolés, préféré aller ailleurs là où la sécurité et le calme prévalent. Plusieurs ont choisi Tizi Ouzou où ils se seraient installés chez leurs familles, d'autres ont choisi les wilayas de l'ouest du pays ou encore l'Europe, quand ils le peuvent. Selon nos sources, ces commerçants restés dans les villages sont sur le qui-vive, ne dorment plus, et au moindre bruit se réveillent en sursaut. Dans certains villages, des précautions ont été prises comme l'installation de sirènes d'alarme et de tours de guet organisés par les comités de villages. Dès qu'un étranger au village est aperçu de nuit, notamment, le village est alors réveillé par les alarmes. Les villageois se regroupent et font alors face aux intrus comme un seul homme. En attendant, et selon nos sources, il semble que ces possédants et gros commerçants approchés par les terroristes ou par les bandits, car la jonction entre les deux est désormais établie, auraient informé les autorités.